À une semaine du premier tour des élections législatives, l'UMP fait la course en tête dans les sondages et accroit même son avance. Le message du président Nicolas Sarkozy, reparti cette semaine en campagne et réclamant une majorité pour gouverner, semble être entendu. L'UMP recueillerait 43% d'intentions de vote et le PS-PRG-MRC 29%, selon les derniers sondages. Les candidats du Mouvement démocrate de François Bayrou obtiendraient 8%, ceux du Front national 5%, ceux des Verts 4%, du PCF 3,5% et de l'extrême gauche 2,5%. La droite parlementaire est créditée au total de 45,5%, la gauche parlementaire (PS, PRG, MRC et PCF) et les Verts de 36,5%. Traduit en termes de sièges, cela devrait donner entre 420 et 460 sièges (sur 555 députés) pour le parti du président Sarkozy alors que le PS en aurait de 80 à 120 tandis que Bayrou et les communistes ne récolteraient chacun que 2 à 4 sièges. Face au rouleau compresseur des sarkozistes, les socialistes en sont à faire appel au bon sens des Français pour ne pas avoir à subir des abus et des excès avec un parlement totalement entre les mains de la droite. “L'expérience montre que lorsqu'une majorité est trop massive, elle finit par perdre le sens de la mesure, elle finit par commettre des abus”, expliquent les ténors socialistes qui, après leur guerre des tranchées durant la campagne présidentielle, partagent aujourd'hui l'inquiétude d'être défait par l'UMP. Strauss-kahn, Fabius et bien d'autres éléphants du PS avertissent sur les dangers d'un gouvernement, sans opposition parlementaire de poids. Livré à lui-même, ce système n'entendra pas d'autres voix que la sienne, s'époumonent-ils dans les meetings, tandis que l'ancienne rivale de Sarkozy, mme Royal poursuit méthodiquement sa marche vers 2012, sachant que le parti de son compagnon finira bien par tomber dans son escarcelle. Le devoir des socialistes, dans l'intérêt même du pays, c'est d'être aussi nombreux que possible à l'Assemblée nationale pour faire entendre une autre voix que la voix officielle, plaide mme Royal, qui ne s'est pas présentée à la députation.