Les élections législatives constituent pour les quatre grands partis politiques une occasion pour rééquilibrer le pouvoir. La bataille n'est pas encore finie. Elle ne fait que commencer. Après l'élection présidentielle, c'est la course aux législatives. Les quatre grands partis politiques s'affronteront de nouveau. À plus d'un mois du renouvellement de la chambre basse, la classe politique française s'acharne déjà. Au lendemain de sa large victoire, le parti du président élu s'est déjà mis au travail. Alors que le président Nicolas Sarkozy est parti se reposer à Malte, l'équipe de l'UMP recommence le marathon. Pas question de perdre du temps. Pour eux, l'étape suivante sera le couronnement du résultat du 6 mai dernier. L'application effective du programme du président devra s'appuyer sur une majorité au Parlement. La commission des investitures du parti majoritaire s'est encore réunie hier. Comment rafler le maximum de sièges et rallier les candidats députés de l'UDF? Tel est le nouveau défi auquel fait face l'équipe de l'UMP. Cette réunion permettra, également, de mettre de l'ordre dans la maison UMP et de renforcer davantage les rangs avant la prochaine bataille. La commission souhaite proposer un «Pacte présidentiel» à tous les candidats, quelle que soit leur sensibilité politique. Ceux qui soutiendront expressément Nicolas Sarkozy et le futur gouvernement pourront faire partie d'une «majorité présidentielle multipolaire». L'équipe de l'UMP veut, en réalité, décourager les candidats centristes qui voudraient se présenter face à des députés UMP ou faire des alliances locales avec le PS. Celle-ci devrait trouver un moyen d'éviter ces duels programmés. En effet, les électeurs centristes sont potentiellement en mesure de provoquer des triangulaires dans plus de 400 circonscriptions. L'UMP doit, donc, ajuster sa stratégie en conséquence sur la façade méditerranéenne, dans l'Est et dans le Bassin parisien. Le bon score de François Bayrou, devrait notamment, avoir une influence sur la désignation du candidat de l'UMP dans le XIIe arrondissement parisien, seule circonscription non pourvue de la capitale. Chez les autres partis, la machine est remise en route. Après la défaite à la présidentielle, le Parti socialiste a décidé un fonctionnement collectif pour conduire la campagne des législatives. Pour remonter la pente, le PS cherche une stratégie et un leadership, en espérant conjurer une «vague bleue» à l'Assemblée nationale. Lundi soir, devant le bureau national (BN), le premier secrétaire, François Hollande a annoncé qu'il proposerait, samedi, au conseil national (parlement du parti) un fonctionnement «collectif» de la campagne législative. Mme Royal, qui avait promis, dimanche, de «continuer» le combat, a affirmé, lundi soir, que tous les socialistes allaient «s'engager de façon homogène et très unie» dans la bataille législative. Se posant implicitement comme chef de son camp, Royal a suscité la colère des ténors du PS qui lui ont, d'emblée, contesté ce titre. Son comportement a provoqué un désaccord au sein du parti du PS. Face aux menaces de désunion, le premier secrétaire du PS, François Hollande,avait prévenu qu'il «ne tolérerait aucun règlement de compte». Ce dernier avait bien expliqué, lors de la réunion du BN, que le ton était au rassemblement. Au Front national comme au parti du centre, les préparatifs aux législatifs ont démarré au lendemain du premier tour. François Bayrou, troisième homme politique, va lancer aujourd'hui, lors d'un conseil national, la transformation de l'UDF en Mouvement démocrate. Ce dernier risque d'affronter une scission de son parti, si ses élus rejoignent la majorité présidentielle. Enfin, selon un sondage CSA, l'UMP obtiendrait 35% des voix au premier tour des législatives, le PS 30%, le Mouvement démocrate 15%, et le Front national 8%.