Le parti de Nicolas Sarkozy a confirmé sa domination du champ politique français, écrasant au passage le Parti socialiste. C'est la confirmation. Pas de revanche donc. La «vague Bleu» de l'UMP a balayé la Rose. Nicolas Sarkozy a coiffé au poteau, une nouvelle fois, ses adversaires politiques à l'occasion du premier tour des élections législatives. Ainsi, l'UMP (l'Union pour la majorité populaire) arrive en tête avec 39,54% des suffrages exprimés. Toujours en panne, le PS (Parti socialiste) boite avec 24,73%. Ces deux formations passeront ainsi au deuxième tour, prévu pour le 17 juin prochain. Le MoDem (mouvement démocrate), de François Bayrou, reste le plus grand perdant en recueillant seulement 7,4% des voix. Bayrou obtient donc un score deux fois moindre que celui qu'il eut au premier tour de la présidentielle du 22 avril. Les communistes surprennent avec 5%. Le naufrage continue à l'extrême droite: le Front national et le Mouvement national républicain ont chuté avec 4,5%. Le parti de Jean-Marie Le Pen n'a plus eu de députés depuis 1986, et il n'en comptera pas non plus dans la prochaine législature. Le reste des candidats «diversifié» recueille 2%. Le parti présidentiel devrait détenir avec ses alliés entre 383 et 501 des 577 sièges de l'Assemblée. Ce résultat garantira à l'UMP une majorité écrasante au sein de la prochaine Assemblée française. L'opposition, - constituée par la gauche plurielle - verra son groupe parlementaire réduit à la portion congrue et nettement inférieure à ce qu'était sa représentation dans l'Assemblée sortante. La gauche devrait remporter quelque 100 sièges à l'Assemblée. La droite et la gauche se sont engagées dès hier en campagne en prévision du se-cond tour. A la lumière de ces résultats, le message des Français est clair: donner «carte blanche» au président Sarkozy. Ce dernier n'a pas cessé, tout au long de la campagne, de revendiquer ce fameux «blanc-seing». Cela va lui permettre de faire passer ses projets et faire passer les lois les plus dures de son programme politique sans être gêné par une oppositiondynamique. Dans l'Assemblée sortante, l'UMP ne disposait que de 362 députés, tandis que le Parti socialiste avait 142 élus, l'UDF 29 représentants. Selon la presse française, la droite vient de réaliser l'un de ses meilleurs scores aux législatives et ce depuis 1973. Explication de l'exploit: depuis son élection à la tête de l'Elysée, Nicolas Sarkozy a affiché son intention de concrétiser ses promesses électorales. A cela il y a lieu d'ajouter l'hégémonie qu'a assurée le président au sein de son parti. Une grande mobilisation et beaucoup de détermination caractérisent les militants de l'UMP. Ce résultat est le fruit, bien entendu, du travail politique accompli ces dernières années par la droite «traditionnelle». Nicolas Sarkozy, comme un bulldozer, avait, sans états d'âme, bouleversé l'ordre des choses déstabilisant la gauche au passage. Egalement, il a su capter l'électorat FN. Il a repêché même les élus «Bayrouiste», lequel n'a pu rééditer son exploit de la présidentielle. En perspective du deuxième tour, Mme Royal a lancé un appel aux électeurs du MoDem. Par ailleurs, le taux d'abstention est le point marquant de ces législatives. Selon les observateurs, l'abstention a dépassé les 39%. Un score historique. Jamais les Français n'ont boudé aussi massivement les urnes sous la Ve République. Face à l'avance prise par l'UMP, le second tour prévu le 17 juin, risque de n'être plus qu'une simple formalité.