Le président russe, Vladimir Poutine, a créé la sensation, jeudi, en proposant à son homologue George W. Bush de participer à un bouclier antimissiles en utilisant des installations dans l'ex-Union soviétique, plutôt que d'en créer de nouvelles en Europe. M. Bush a jugé “intéressantes” les propositions faites au cours d'entretiens destinés à apaiser une crise prenant de plus en plus des accents de guerre froide. Les tensions ont été provoquées par le projet des Etats-Unis d'étendre à l'Europe leur bouclier antimissiles en installant un radar en République tchèque et des missiles intercepteurs en Pologne. La Russie y voit une menace pour sa sécurité et M. Poutine a ravivé le spectre de la grande confrontation géostratégique en menaçant de pointer à nouveau les missiles russes vers l'Europe si le projet était mené à bien. À l'issue d'entretiens en marge du sommet des pays industrialisés du G8 à Heiligendamm, M. Poutine a proposé d'utiliser des installations radar déjà existantes en Azerbaïdjan. Il deviendrait alors “inutile” pour les Etats-Unis de créer et de déployer des moyens en Europe et pour la Russie de mobiliser les siens le long des frontières avec l'Europe, a-t-il dit devant la presse. M. Poutine a dit qu'il existait un accord entre les gouvernements russe et azerbaïdjanais pour une utilisation commune du radar, qu'il s'était entretenu la veille avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev de son idée et que celui-ci était d'accord pour coopérer. M. Bush a parlé de “suggestions intéressantes”. “Le résultat de nos discussions, c'est que nous sommes tous les deux tombés d'accord pour avoir un dialogue stratégique, une chance de partager des idées et des préoccupations” entre des responsables des ministères des Affaires étrangères et de la Défense et des responsables militaires, a dit M. Bush. R. I./Agences