Sur une courbe ascendante depuis la fameuse virée africaine de Tunis l'hiver 2004, Karim Ziani veut maintenant passer un autre cap et titiller ce qu'on appelle le haut niveau. Car après avoir connu, tout d'abord, l'exigence de la Ligue 2 et l'accession avec Lorient, puis la rigueur d'une saison de Ligue 1 avec Sochaux, qu'il achève en apothéose au Stade de France avec un triomphe en finale de la Coupe de France sur l'Olympique de Marseille, Ziani veut maintenant vivre une aventure européenne. Et qui dit Europe, dit forcément la prestigieuse Ligue de champions et ses inoubliables soirées des étoiles. Ce souhait, Karim le formule clairement au micro de RMC. “Je pense que j'ai franchi un palier (à Sochaux, cette saison) mais je peux encore en franchir d'autres”, souligne, sûr de son énorme potentiel, le “petit” (1,65 m), meneur de jeu international. Et de s'expliquer sans ambages sur sa future destination : “Je ne me suis pas encore fixé. Mais c'est vrai que j'aimerais découvrir autre chose. Je suis sur une dynamique et il faut continuer. J'irais dans un club qui m'apportera une grosse progression. Jouer la Ligue des champions, c'est une donnée importante, c'est intéressant.” Comme pour confirmer, mutuellement, un intérêt préférentiel pour l'OL et l'OM, le numéro 15 des Verts réaffirme ainsi sa décision de quitter Sochaux, qui ne disputera “que” la coupe de l'UEFA, pour un club qui s'engagera en C1. Que ce soit donc à Lyon, où son mentor “préféré” Alain Perrin voit en lui un argument supplémentaire pour réussir une cruciale saison aussi bien en L1, où un 7e titre d'affilée est l'objectif minimum, que sur le front de l'Europe qui tient énormément à cœur au puissant Jean-Michel Aulas, ou encore à la Cannebière, où les Phocéens salivent déjà à l'idée d'un duo de charme Nasri-Ziani pour leur faire oublier Ribéry, parti à Munich, Ziani veut jouer dans la cour des grands. Cela même s'il laisse croire que l'OL n'a encore rien conclu. “Lyon ? Je n'ai pas encore eu d'échos. Je ne me suis pas posé de question sur un transfert. Je ne me prends pas la tête car je suis en sélection”, enchaîne le temporaire sochalien au même micro de RMC juste après la rencontre face à l'Argentine, comme pour laisser entrouverte la porte marseillaise, que José Anigo voudrait défoncer pour faire signer l'Algérien. Surtout que ce dernier, en dépit de son éducation “à la française”, laisse de plus en plus entrevoir un caractère typiquement méditerranéen. Sa sortie remarquée lors de son remplacement par Jean-Michel Cavalli en est la parfaite illustration. Alors qu'il tenait la rencontre par le bon bout, surtout après que le sélectionneur national lui eut confié le rôle qu'il attendait, prendre les rênes du jeu, Ziani n'a pas vraiment accepté sa fin de match dictée. Mais loin d'un quelconque esprit de vedettariat, le Sochalien voulait terminer ce qu'il avait entamé avec une réelle envie de prêter-main forte à ses coéquipiers face aux redoutables manieurs de ballon argentins. “On a fait un très beau match. On n'avait aucun complexe à faire, il fallait se lâcher. On a démontré nos qualités dans des conditions de jeu de qualité, hors d'Afrique. Avec une jeune génération, on est capable de faire de belles choses”, estimait-il d'ailleurs à la fin de la rencontre, non sans indiquer que cette EN “repart de zéro”. Avec de solides arguments dans la mesure où “cela aide beaucoup de jouer dans de très bons clubs en Europe”, précise encore Ziani pour qui ces “très bons clubs” comporteront dorénavant, et à coup sûr, un Olympique. Qu'il soit de Marseille ou lyonnais, le plus important aux yeux de Karim est qu'il “dispute la C1”.