Le comité du village d'Iguer Amrane, dans la commune d'Aït Zikki, daïra de Bouzeguène, a rendu publique une déclaration dans laquelle il “dénonce énergiquement l'acte de démolition” de la vieille mosquée du village “perpétré par un groupe de jeunes” qui seraient, selon la déclaration, “chauffés à blanc par des individus malhonnêtes” et cela, “sans autorisation préalable du comité et des fidèles qui fréquentent ce lieu de culte”. Ces pratiques, ajoute la déclaration, “visent, ni plus ni moins, la déstabilisation et, pire encore, la division du village”. Selon un membre très actif au sein de la mosquée, le comité s'est plaint auprès des autorités de la daïra de Bouzeguène, dont le premier responsable se serait déplacé au village pour faire un constat de la situation. Le résultat de ce déplacement, indique notre interlocuteur, est que rien n'a été fait pour arrêter la destruction de cette mosquée dont la construction remonterait à la fin du XIXe siècle (entre la fin des années 1800 et les débuts 1900). Interrogé sur les raisons qui ont poussé ces jeunes à démolir la vieille mosquée, notre interlocuteur affirme que l'APC d'Aït Zikki a dégagé une enveloppe financière pour la réalisation d'une maison de jeunes : “Nous ne sommes pas contre ce projet. Nous leur avons proposé un terrain qui servira d'assiette à cette structure culturelle, mais ils ont préféré démolir la mosquée pour édifier à la place un centre culturel et cela, sans le consentement du comité et en violation du règlement intérieur du village.” Notre interlocuteur, ancien responsable de la mosquée, a précisé que ce lieu de culte est, en effet, très vieille et qu'elle nécessite une reconstruction totale. Pour cela, un projet de création d'une association religieuse a mûri. Cette association, une fois créée, prendra en charge les opérations de quête et le suivi de la construction de la nouvelle mosquée. En attendant justement la réfection de cette mosquée, les fidèles avaient démoli une murette de l'ancienne habitation de l'imam pour y effectuer les prières quotidiennes. “En agissant de la sorte, les jeunes viennent de franchir l'irréparable”, s'insurge notre interlocuteur. C. N. O.