Une enquête réalisée par l'inspection du travail a révélé que 300 000 enfants travaillent en Algérie, pour la plupart dans des petits boulots informels, tels que revendeur de pain ou de cigarettes. Ces résultats ont été dévoilés lors d'un séminaire sur l'élimination du travail des enfants dans l'agriculture organisé, hier, au siège du ministère du Travail. L'enquête indique également que sur 3 853 organismes employeurs, occupant un affectif de 28 840 travailleurs salariés, il a été enregistré l'emploi de 498 enfants de moins de 18 ans, dont 156 enfants n'ont pas atteint l'âge légal de 16 ans, soit un pourcentage de 0,56 de l'ensemble de la main-d'œuvre employée. Elle annonce une baisse par rapport à une précédente enquête, réalisée par les services de l'inspection du travail en 2002 et qui a relevé que sur 5 847 entreprises contrôlées occupant un affectif de 16 895 travailleurs, il avait été constaté que 95 jeunes travailleurs n'atteignent pas l'âge légal, soit un pourcentage de 0,56 du total des travailleurs. Cette rencontre, organisée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants a réuni des experts nationaux et internationaux de plusieurs départements ministériels ainsi que des représentants des scouts musulmans et des associations de jeunes. Elle était marquée par l'intervention d'enfants qui ont pris la parole pour dénoncer le travail des mineurs dans le monde. Le directeur de la section algérienne de l'Unicef, M. Yacene, a annoncé que "le nombre d'enfants qui travaillent dans le monde a atteint 218 millions d'enfants, parmi eux, 132 millions dont l'âge varie entre 5 et 14 ans, exercent différentes activités dans les champs et dans les plantations, la récolte et l'élevage dans des conditions d'hygiène et de sécurité lamentables". Le directeur de la section algérienne de l'Unicef estime que "l'Algérie a combattu le travail des enfants au lendemain de son indépendance, en appliquant le principe de l'enseignement obligatoire à l'ensemble des enfants dont l'âge varie entre 6 et 16 ans, néanmoins la déperdition scolaire qui atteint 1 million de jeunes par an, favorise la propagation de ce fléaux". Par ailleurs, le directeur du bureau régional de l'OIT, (Organisation internationale du travail), M. Belhoucine Hadj Sadouk, a annoncé que l'objectif du Bureau international du travail (BIT) pour cette année est d'éliminer le travail des enfants dans l'agriculture, ce secteur qui emploie 70% des enfants qui travaillent dans le monde, constitue l'une des formes d'activité les plus dangereuses pour les enfants comme pour les adultes. Les enfants qui travaillent dans le secteur de l'agriculture sont souvent exposés à un large éventail de danger. Entre autre, la préparation, manipulation et l'application de pesticides toxiques, l'utilisation d'outils dangereux et tranchants, le travail dans des températures extrêmes, la conduite de véhicules agricoles puissants et de lourdes machines. Les représentants des ministères ainsi que les différents acteurs de la société civile, étaient d'accord pour pratiquer une politique de "tolérance zéro", envers toute forme d'exploitation des mineurs. Ils ont également appelé à ce que la commission intersectorielle de prévention et de lutte contre le travail des enfants, créée en 2003, joue pleinement son rôle de prévention et de protection de l'enfance.