Des responsables du Pentagone ont nié avoir eu connaissance de photos faisant preuve des sévices infligés dans la prison irakienne d'Abou Ghraïb par des soldats américains, selon un général américain chargé de l'enquête, cité avant-hier par le New Yorker. Selon le général Antonio Taguba, en dépit de sa rencontre avec Donald Rumsfeld où il l'avait informé du rapport qu'il avait préparé, celui qui était à l'époque ministre de la Défense avait témoigné, le lendemain, devant le Congrés, n'avoir aucune idée de l'ampleur des méfaits commis dans la prison. “Il cherche à s'acquitter lui et beaucoup de ses proches qui mentent, le tout pour se protéger”, a déclaré le général Taguba au journal. En 2004, des photos montrant des soldats humiliant des prisonniers à Abou Ghraïb avaient fait le tour du monde. On y voyait notamment des détenus nus, empilés sur le carrelage de la prison, contraints de parader devant des gardiennes américaines. Selon le général Taguba, tous les hauts responsables ont évité d'examiner le dossier alors même que des gardiens de la prison comparaissaient devant la justice. “Ces unités ne sont pas très créatrices. Elles recevaient des indications de quelqu'un, mais on m'a empêché de poursuivre de plus amples recherches sur les sphères supérieures de la hiérarchie”, a déclaré le général au journal. Le général Taguba figure parmi les militaires qui suspectent les commandants de la prison d'Abou Ghraïb d'avoir ménagé, sur ordre de leur hiérarchie, les détenus Irakiens pour prolonger les interrogatoires. R. I./Agences