Le programme de développement des énergies renouvelables a pour objectif de porter à 5% la part de celles-ci dans le bilan de production électrique à l'horizon 2015. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, prévoit une hausse plus importante des prix du pétrole à court terme, c'est-à-dire dans le mois ou les mois qui viennent. Ils tournent autour de 70 dollars actuellement. Cela s'explique, indiquera-t-il, par l'insuffisance des capacités de raffinage et non pas de l'offre en brut qui demeure significative sur le marché international. Par conséquent, les stocks, notamment américains, en dérivés du pétrole tels que le diesel ont enregistré une baisse alors que la demande donc la consommation a fortement augmenté. Car, les cours du pétrole sont ainsi tirés à partir de cette demande. Mais, ils connaîtront, affirmera le ministre, une stabilité entre 60 et 70 dollars US vers la fin de l'année. Sur un autre registre, M. Chakib Khelil a souligné que les projets des énergies renouvelables (ENR) font face à un énorme défi lié au coût très élevé. Le développement de ces projets-là nécessite de ce fait, précisera-t-il, des subventions de l'Etat. Or, l'Etat ne peut subventionner qu'à un certain niveau et non éternellement. D'où la nécessité de renforcer le travail de recherche dans ce domaine. “Des efforts doivent être par conséquent consentis par les chercheurs, les industriels pour développer un système lié aux énergies renouvelables des plus compétitifs. En termes plus clairs, c'est d'arriver à produire de l'électricité à partir de ces énergies renouvelables comme la photovoltaïque, le thermique et l'éolien…, de façon plus compétitive que celle tirée du gaz, du pétrole… Sinon, que les produits fabriqués localement soient au moins à un niveau de prix pas plus élevé que ceux importés. C'est ça le défi à relever”, insistera le ministre. Il faut dire que l'UE a dépensé plus de 200 millions d'euros rien que pour étudier quelques projets dans ce domaine pour l'usage domestique. Son programme prévoit une enveloppe de 700 millions d'euros entre 2007 et 2009. C'est dire les avantages que représente ce type d'énergies du point de vue économique. “En dépensant et en diversifiant, les pays européens dépendront moins d'énergie fossile. En outre, ils veulent contrôler la technologie dans ce domaine. Et dans ce cas-là, nous serons obligés de l'acheter chez eux. Car, la course qui se fait actuellement, a trait à celui qui contrôle cette technologie. Nous sommes dans cette course et nous espérons détenir une partie de cette technologie. Nous avons les moyens humains et financiers et la volonté pour le faire”, dira le ministre en marge de la conférence internationale et l'exposition sur les énergies renouvelables (Ceer 2007) organisées hier à Alger par le ministère de l'Energie et des Mines en coopération avec l'agence anglaise ITE. Selon le ministre, la politique nationale en matière de promotion des ENR comprend outre le solaire, le développement des potentialités en énergie éolienne. La société NEAL (New Energy Algeria) a, dans ce sens, lancé les études pour la réalisation d'une ferme éolienne de 10 MW. À cela il y a lieu d'ajouter l'ambitieux projet de créer une centrale de production de l'électricité hybride-gaz et solaire thermique d'une capacité de 150 MW. Mieux, l'ambition du pays à ce propos, s'est traduite, ajoutera le ministre, par un important programme de développement des ENR avec pour objectif de porter à 5% la part de ces énergies dans le bilan de production électrique à l'horizon 2015. C'est ainsi que 18 villages du Grand-Sud et 3 000 foyers de la zone steppique ont bénéficié de l'électricité solaire. À court terme, il est prévu que 16 villages isolés bénéficieront de ce genre d'électricité dans le cadre de l'électrification rurale 2005-2009. Badreddine KHRIS