L'Algérie, à l'instar des autres pays exportateurs de pétrole, a toujours activement recherché une “solution partagée” pour faire face aux défis communs aux pays producteurs et consommateurs, a affirmé le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. “En tant que pays membre de l'Opep, l'Algérie est un promoteur actif du dialogue avec les pays consommateurs”, a précisé le président en exercice de l'Opep dans une édition spéciale de la revue du Forum international de l'énergie qui se tiendra du 20 au 22 avril en cours à Rome (Italie). Outre sa contribution au dialogue et à la coopération pour relever les défis et stabiliser le marché pétrolier, “l'Algérie s'est engagée à mettre en œuvre une politique énergétique qui prend en compte la protection de l'environnement et la promotion des énergies renouvelables”, a-t-il ajouté. Le ministre n'a pas manqué de relever que l'Algérie souhaite une coopération “tous azimuts” incluant la communauté des chercheurs pour réaliser ses objectifs. Parallèlement, “l'industrie pétrolière nationale a lourdement investi, notamment dans le domaine des gaz torchés”, a-t-il souligné. Plus récemment, “l'Algérie a lancé un ambitieux programme pour développer le vaste potentiel d'énergies renouvelables particulièrement l'énergie solaire”, a ajouté M. Khelil. Actuellement, “des usines produisant de l'énergie solaire sont en cours de construction au niveau national et seront suivies par d'autres dans l'objectif de couvrir 10% des besoins énergétiques du pays par les énergies renouvelables à l'horizon 2030”, a ajouté le ministre. Par ailleurs, le président de l'Opep a relevé que cette organisation a toujours recommandé la “conjugaison des efforts” à travers le dialogue avec les différentes parties, et ce, aussi bien au niveau des importateurs de pétrole que des autres pays producteurs de pétrole et de gaz. Abordant les prix du brut, M. Khelil a estimé que l'année 2008 pourrait constituer une “étape cruciale” dans la longue histoire du pétrole du fait que le prix du baril ait dépassé, au cours de cette année, la barre symbolique des 100 dollars. “Cette hausse importante des cours du pétrole a suscité un débat à travers le monde que ce soit au niveau des pays producteurs que des pays consommateurs pour situer les causes ayant entraîné cette envolée des prix et ses implications”, a fait savoir le président de l'Opep. Selon lui, une analyse objective des cours actuels du pétrole permet de faire certaines observations comme l'existence d'un consensus que les prix actuels sont, dans certains cas (jusqu'à 1/3 des cas, selon des analystes) dus à des “facteurs extérieurs au marché”. Aujourd'hui, a-t-il commenté, il y a une évidence que l'expansion relativement lente de l'industrie pétrolière dans le monde, durant ces dernières années, est aussi due au “désinvestissement dans le capital humain” enregistré au cours des deux dernières décennies qui ont suivi l'effondrement des cours du pétrole du milieu des années 1980. En outre, le prix annuel moyen du pétrole en 2007 était inférieur, en termes réels, au niveau du pétrole du début des années 1980, a précisé le président de l'Opep qui a également mentionné les conséquences positives dans le sens d'une utilisation “plus efficace” des ressources énergétiques. La réduction des émissions de carbone et la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables sont des objectifs assignés à la nouvelle économie, a affirmé M. Khelil soulignant que sur la base de ces remarques, “des conclusions peuvent être tirées quant aux défis que les tendances énergétiques mondiales dresseront demain, face aux pays producteurs et consommateurs”. Plus important encore, a-t-il ajouté, il faut mentionner les nombreuses opportunités qui s'offriront aux acteurs économiques. S'il est évident que dans un tiers des cas, les prix sont dus à des facteurs externes à l'offre et à la demande, a souligné M. Khelil, il y a une “réelle possibilité pour les pays producteurs et consommateurs de conjuguer leurs efforts afin de réduire la volatilité des prix à travers, notamment, une meilleure régulation des activités spéculatives et une meilleure prévoyance”.