Le gouvernement nigérian a rejeté la dernière revendication de la confédération syndicale et demandé à la population nigériane d'ignorer l'appel à la grève et de poursuivre ses activités quotidiennes. Mais l'appel des syndicats nigérians a prévalu et le nouveau président, déjà mal élu, se trouve face à sa première crise. Pour éviter cette grève à durée indéterminée, il aurait fallu que le nouveau président renverse complètement la tendance aux augmentations du prix du carburant, a déclaré Abdulwaheed Omar, chef de la confédération des syndicats nigérians. Les unions syndicales, excédées par la hausse de 15% des prix du pétrole, menacent de transposer la grève sur l'industrie pétrolière dans le but d'affecter les exportations de brut qui représentent 90% des recettes gouvernementales. Le gouvernement avait proposé de réduire de moitié l'augmentation décidée le 28 mai dernier par le président sortant Olusegun Obasanjo, au dernier jour de sa présidence. Confronté à cette menace de grève lancée le 4 juin, le gouvernement du nouveau président Umaru Yar'adua avait mis sur la table lundi soir à la dernière minute un paquet global de mesures : annulation du doublement de la TVA (de 5 à 10%) décidé par son prédécesseur, réduction de moitié de l'augmentation de 15% du prix de l'essence, augmentation générale des salaires de 15% avec effet rétroactif. Des mesures rappellent les syndicats qui avaient été annoncées par Obasanjo sur la fin de son règne mais qui n'ont pas été appliquées. Umaru Yar'adua a lancé également un avertissement à peine voilé aux grévistes : toutes les mesures ont été prises pour assurer la sécurité de tous les citoyens et résidents étrangers pour qu'ils puissent vaquer à leurs légitimes occupations. Un bras de fer en perspective dans ce pays, plus gros producteur de pétrole en Afrique, qui est le troisième fournisseur des Etats-Unis, à raison de 1,35 million de barils par jour en moyenne. D. B./Agences