Derrière cette polémique, n'y aurait-il pas par hasard une action de lobbying de la part de parties qui ne veulent pas s'afficher ? Les gros enjeux financiers qui sous-tendent ce projet sont de nature à conforter une telle interrogation. Le passage de l'autoroute Est-Ouest sur une partie du parc naturel d'El-Kala tourne à la controverse. Amar Ghoul a beau démontrer, étude technique à l'appui, que le passage d'une partie du tracé par cette réserve naturelle n'aura pas de conséquences sur l'environnement, rien n'y fait. En effet, les adversaires du projet, loin de prêter l'oreille aux arguments du ministre des Travaux publics, sont en train de se constituer en véritable front de refus et entendent s'en remettre à l'arbitrage du président de la République, après avoir initié une pétition nationale. Que le souci de l'écologie soit au coeur de la démarche des adversaires de Amar Ghoul, cela ne fait que les grandir aux yeux de l'opinion. Surtout en ce moment précis où la problématique de l'environnement devient une préoccupation internationale majeure. Mais le fait qu'une chaîne comme Al-Jazeera, qui tire sur tout ce qui bouge dans notre pays, s'y intéresse, voilà qui appelle au moins à se poser des questions. Pourquoi ce subit intérêt pour un sujet qui, en d'autres temps, relèverait au mieux du fait divers ? Derrière cette polémique, n'y aurait-il pas par hasard une action de lobbying de la part de parties qui ne veulent pas s'afficher ? Les gros enjeux financiers qui sous-tendent ce projet sont de nature à conforter une telle interrogation. Faut-il rappeler à ce propos la réaction de l'entreprise américaine Bechtel qui, une fois coiffée par les Japonais et les Chinois qui ont décroché le marché, s'est cru obligée de faire faire une étude pour prouver qu'il y a eu surfacturation ? Il s'agit donc aujourd'hui, à la lumière de cette polémique, de faire la part des choses et de distinguer entre ce qui relève de la saine préoccupation écologique et de la manipulation politique. L'idée de Amar Ghoul de mettre en place un observatoire composé de compétences nationales pour le suivi du projet est une proposition qui paraît raisonnable et surtout de nature à rassurer ses contradicteurs. Si vraiment l'écologie est leur souci. N. S.