La première pierre de sa réalisation a été posée par le président de la République en 2003, mais la dernière n'est pas près de l'être, vu que sa concrétisation est, à chaque fois, repoussée aux calendes grecques. Situé au sommet de Melika, l'un des sept ksars millénaires de la pentapôle du M'zab, le nouveau ksar d'Ioumed est la parfaite illustration de la gabegie et de l'incompétence de certains responsables locaux, du moins ceux qui étaient en charge de la réalisation de ce grandiose projet. Un projet dont la première pierre a été posée par le président de la République en 2003, mais dont la dernière n'est pas près de l'être vu que sa concrétisation est à chaque fois repoussée aux calendes grecques. Sinon, comment expliquer qu'une structure, qui devait être réalisée en trois ans seulement avec remise des clés fin juin 2006, n'est encore qu'à 10% du taux d'avancement des travaux en 2007 et ce, malgré le versement par les bénéficiaires à l'époque des tranches de paiement dues à l'agence foncière. En son temps, le prix du logement fini, réalisé en clos et en couvert, était estimé à 960 000 DA. Il faut souligner que ce projet, issu d'un programme retenu et inscrit en 2002 sur la base d'une fiche technique approuvée par l'ex-Dlep et l'ex-agence foncière locale, est bâti sur des terrains qui appartiennent aux bénéficiaires de lotissements sociaux cédés en 1998 par l'agence foncière et payés rubis sur l'ongle. Projet important pour la wilaya, il est situé en hauteur, géographiquement incontournable, visible de toute la vallée du M'zab. Il est, par ailleurs, édifié sur un site classé. Réalisé sur un col de montagne, il a la particularité d'avoir les 445 logements aux cellules d'architectures différentes l'une de l'autre. En effet, il n'est pas deux logements identiques. Ce qui a contraint l'agence foncière à concevoir 445 variantes de dossiers d'architecture individualisés eu égard au relief du terrain. Cependant, l'aspect architectural de la région a été préservé vu que ce ksar est similaire à ceux de Tafilelt et de Melika. Interrogé au sujet de ces retards considérables, le directeur de wilaya des agences foncières, Farid Ouzidane, installé en mars 2005, déclare “assumer cet encombrant héritage et déterminé à mener à terme ce projet, malgré le lourd fardeau de la réévaluation du mètre carré bâti, induit par la multiplication, entre 2002 et 2007, par six du prix des matériaux de construction et par deux fois et demie du prix de la main-d'œuvre, et dont les répercussions sur le prix du logement étaient inévitables alors que les bénéficiaires étaient réfractaires à toute velléité d'augmentation du prix du logement.” Le directeur nous a, par ailleurs, assuré que sa structure est en train d'aplanir les problèmes par ordre de priorité et qu'elle a commencé déjà par accorder des facilités de paiement sur dix ans. L'association Ksar edjeddid Ioumed, de création récente, participe, de son côté, à la réactivation de ce projet et “dénonce toutes les lenteurs et abandons des autorités locales durant toutes ces longues années et regrette l'absence de répondant, tant au niveau de l'ex-agence foncière locale que de la direction de l'habitat et de la CNL”. Même le ministère de l'Habitat n'a pas trouvé grâce à ses yeux “en s'en lavant les mains pour laisser ce problème entre des organismes et des directions qui ont délaissé carrément ce projet”. L'association Ksar edjeddid Ioumed exige l'établissement d'un cahier des charges individuel entre chaque acquéreur et l'agence foncière et ce, de façon à impliquer scrupuleusement toute partie prenante dans ce dossier. Ce qui, a priori, semble être admis à l'unanimité. Les bénéficiaires souhaitent aussi que la wilaya s'implique d'une manière efficiente et concrète par la mise en place d'équipements sociaux, tels que les écoles, la poste, l'annexe de mairie, etc. L. KACHEMAD