L'université d'été de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC), présidée par Karim Mahmoudi, s'est achevée hier au Centre international de presse (CIP) d'Alger. De nombreux participants ont applaudi au colloque de deux jours, qui a été consacré à la gouvernance et la démocratie. En particulier à cet “espace des débats” qui a vu la participation de cadres financiers, d'universitaires et de chercheurs, de personnalités nationales, d'experts en économie et en management, de syndicalistes et de journalistes. La journée d'hier a mis en exergue la nécessité, chez les dirigeants locaux ou nationaux, de respecter certains “principes de base de gouvernance”, à savoir la transparence, la continuité, l'efficience, l'équilibre, l'équité et l'abnégation. D'après Gilles Cloutier, professeur à l'université de l'Uquam de Montréal (Canada) et ancien secrétaire d'Etat aux Finances, l'Algérie dispose d'un atout certain avec ses petites et moyennes entreprises et pourrait même être “à l'avant-garde” en matière de gestion des entreprises. L'expert en management a cependant noté plus loin qu'un bon gestionnaire doit d'abord savoir “partager et stimuler”. “La valeur ajoutée de la gouvernance se situe dans les compétences humaines”, a-t-il déclaré, rappelant que le temps où “l'essentiel de la gouvernance était de se faire respecter” est révolu. Dans le monde de la gestion, “le partage de l'information est nécessaire pour accompagner les sensibilités humaines, donner, insuffler le réflexe et le besoin de participer à la décision”, a encore insisté l'enseignant canadien. Le professeur Michel Fourriques de l'université Euromed de Marseille (France) a, pour sa part, montré le lien existant entre la gouvernance, la corruption, le blanchiment d'argent, les paradis fiscaux et l'existence de “mafias”. Le spécialiste en droit et en fiscalité a souligné que les déclarations des Etats sur la lutte contre la corruption ne veulent nécessairement pas dire qu'ils manifestent tous une “réelle volonté pour supprimer les paradis fiscaux”. Il a, dans ce cadre, estimé qu'une gestion saine appliquée à l'exercice de l'autorité au sein des organisations exige, entre autres, “la démocratisation de l'acte de gérer” et “une communication saine” opposée à la rétention d'informations. L'intervention de Karim Younès, l'ex-président de l'Assemblée nationale sur la gouvernance et les institutions élues, a dévoilé que contrairement aux élections précédentes, celle du 17 juin dernier a montré que “la cooptation et (les forces de) l'argent se sont immiscés dans le champ électoral et ont fait leur entrée dans l'enceinte parlementaire”. Interrogé sur la révision du code électoral, M. Younès a laissé entendre que lorsque des partis politiques proposent des amendements, ils le font avec “des arrière-pensées politiques”. “Les pouvoirs publics ont toujours des arrière-pensées concernant le choix du mode de scrutin”, a par ailleurs indiqué le militant du parti FLN. H. Ameyar