Cette université d'été de la Ccfc est organisée conjointement avec le ministère des Finances sur son site. L'Algérie dépassera les pays du Maghreb (Maroc, Tunisie) et même l'Egypte en 2008, dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, a affirmé mardi, un intervenant à l'université d'été de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc). Cette rencontre se tient depuis mardi, et deux jours durant, sous le thème «Les systèmes bancaires et les technologies de l'information et de la communication-TIC». Cette université d'été de la Ccfc est organisée conjointement avec le ministère des Finances sur son site. Elle se tient en collaboration avec l'Institut de l'économie douanière et fiscale (Iedf), l'Ecole nationale des impôts (ENI) et l'Ordre national des experts comptables (Onec). Les travaux de l'université d'été de ce secteur financier, animés par des communications et débats d'un niveau hautement technique, sont destinés essentiellement aux professionnels de la branche opérant notamment dans diverses structures étatiques comme les ministères, les administrations, les banques et les universités. Ouverts par le SG du ministère des Finances, Boutaba, les travaux de la première journée de cette «université» de deux jours, à laquelle participe notamment un communicateur marocain, étaient présidés par le président de la Ccfc, Karim Mahmoudi. Les communications élaborées devraient concerner l'état des lieux des TIC dans l'administration algérienne en général, celui des infrastructures des télécoms ainsi que le point sur la «Monétique et échanges bancaires». Ce thème devait faire l'objet d'une communication dispensée par Ouali Madani, directeur de la S2M, société marocaine installée à Casablanca, spécialisée en monétique et dans le commerce électronique. La première communication, présentée par Henni Abderrezak, directeur général de la modernisation de la justice et ancien DG de l'INI, était relative à l'état des lieux des TIC au ministère de la Justice, cas pris comme exemple pour développer l'idée de modernisation de ces technologies en Algérie et citer les performances atteintes à travers leur utilisation dans divers domaines spécifiques à la justice (transparence des dossiers, gestion, casier judiciaire...). Ainsi, il a été constaté, note l'orateur, que les TIC ne sont pas assez développées ni suffisamment rapides dans leur diffusion par les PME par rapport aux multinationales. Ce constat, quelque peu négatif, est apparent beaucoup plus dans les pays pauvres que dans les pays développés, lesquels disposent de moyens perfectionnés tant en compétence qu'en personnel spécialisé. Dans une seconde intervention, Harzellah, P-DG de l'Etablissement d'enseignement professionnel à distance (Eepad), a fait état d'une situation relativement «positive» et en développement croissant en Algérie, où l'on compte aujourd'hui, a-t-il dit, «une densité d'utilisateurs de téléphone, fixe et mobile, qui gravite autour de 30% alors qu'elle n'atteignait que 6% en 2000». Cette étape a connu un développement non négligeable à plus d'un titre avec un accroissement du nombre d'abonnés à la téléphonie fixe et mobile à 13.300.000, l'ouverture de 6000 cybercafés, l'installation de 95 providers (fournisseurs de services Internet), la création de 3000 sites web et l'inscription de 120.000 abonnés à l'Adsl (Asynchrone digital suscribers lines) ou connexion à haut débit. Parmi les réalisations de cette période, l'on compte l'installation d'un réseau de 23.000 km de fibre optique, d'un autre réseau de 6500 km de faisceaux hertziens et d'une liaison sous-marine de fibre optique entre Alger et Palma (Espagne). Ce riche tableau des réalisations du secteur est rehaussé par la construction de 45 stations de communications spatiales et par de nombreuses autres actions aussi importantes les unes que les autres comme la mise en place de sociétés Gprs (téléphonie portable par satellite), le système IP (téléphonie par Internet), les systèmes Wifi (téléphonie sans fil), réseaux Internet (universités, ministères administrations), conférences par vidéo via Internet, télé-enseignement et centres d'appel. A toutes ces réalisations, il faut ajouter les installations de trois stations internationales satellitaires, une station «Inmarsat» (c'est-à-dire maritime), 3000 bureaux de poste informatisés et 1000 bureaux d'épargne également informatisés, ainsi que l'installation de quelque 150 distributeurs automatiques de billets de banque. Il y a lieu de souligner que ces travaux viennent à point pour sensibiliser les cadres financiers du pays, après la signature récente de l'accord d'association avec l'UE. Cet accord appelle instamment les acteurs financiers algériens à procéder d'urgence à une réforme des systèmes bancaires et financiers et à développer les TIC. Celle-ci revêt une importance capitale pour les opérateurs économiques algériens qui sont conscients qu'une mise à niveau est impérative pour leurs entreprises et, aussi, pour l'économie algérienne dans son ensemble, minée, il faut le dire, par des dysfonctionnements regrettables dus parfois à l'incompétence et souvent à des systèmes et méthodes de travail désuets qui ne répondent plus aux exigences de l'universalité économique. Les hommes d'affaires sont également conscients qu'ils doivent se mettre au diapason de leurs futurs partenaires et compétiteurs européens.