Le président du FCE estime que le montant des investissements français en Algérie reste faible par rapport à celui dégagé par les échanges commerciaux entre les deux pays. Un comité permanent et paritaire pour améliorer la concertation et la coopération entre le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et le Mouvement des entreprises de France (Medef) vient d'être créé à l'occasion de la rencontre qui a regroupé les deux organisations le week-end dernier à Paris. Le président du FCE, M. Réda Hamiani, commentant cette réunion, parle du bon climat qui a entouré les discussions et l'intérêt que portent les opérateurs français au marché algérien et à son évolution. Des échanges de points de vue fructueux ont également caractérisé les débats sur le processus de privatisation en Algérie. “Nous sommes partis les voir dans le but de les inciter à venir investir dans notre pays”, indiquera M. Hamiani. La délégation algérienne a présenté ainsi les dispositions de chaque secteur d'activité en termes d'intérêts et clarifié l'avancement positif du cadre réglementaire. “Ce qui les a d'ailleurs beaucoup intéressés”, soulignera-t-il. Les deux parties ont abordé des volets liés à la nécessité d'accélérer le processus de privatisation et de renforcer le droit des affaires. L'accent a été, en outre, mis sur cette volonté manifeste des pouvoirs publics à accentuer les réformes notamment dans l'investissement, la fiscalité, le système bancaire… Les membres de la délégation conduite par M. Hamiani ont, par ailleurs, fait état de ce qui se déroule au Maroc où environ 1 000 entreprises françaises sont installées, voire plus de 1 000 autres en Tunisie alors qu'en Algérie, le chiffre ne dépasse pas les 250. Les 38 sociétés du Cac 40 sont toutes présentes au Maroc et une forte majorité d'entre elles le sont en Tunisie. Or, en Algérie elles “se comptent sur les doigts d'une seule main”, regrettera M. Hamiani. Il fera remarquer que le montant des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 4,5 milliards de dollars, alors que celui des investissements n'a pas dépassé les 300 millions de dollars en 2006. Ce qui dénote, selon le président du FCE, la faiblesse des investissements. Toutefois, il reconnaît que les Français ont corrigé leur copie puisque le chiffre qui les a concernés en matière d'investissements a été multiplié par 6, c'est-à-dire de 50 millions de dollars d'investissement en 2003 à 300 millions de dollars en 2006. La France, le premier investisseur hors hydrocarbures C'est ainsi que le FCE a insisté pour qu'il y ait plus de rapprochement entre les entreprises, surtout les PME/PMI et la concrétisation de multiples partenariats en manifestant leur disponibilité pour réaliser cet objectif. Il s'agit de concrétiser la coopération dans des branches d'activité telles que la sous-traitance en mécanique et en électronique. Une chose est certaine, avouera M. Hamiani sur les ondes de la radio Chaîne III, “nous ne voulons pas que notre pays devienne un comptoir commercial. Nous souhaitons que des investissements soient réalisés dans des secteurs autres que le pétrole et le gaz”. Par ailleurs, les capitaux arabes sont plus présents en Algérie que ceux en provenance des Etats-Unis ou d'Europe, mais ils sont cantonnés, déplorera M. Hamiani, dans le tourisme, l'immobilier, la téléphonie. “Ce que nous demandons des Français est un transfert de technologie pour la mise à niveau de nos entreprises. Chose que nos partenaires n'ont pas toujours. Globalement, l'environnement de l'investissement en Algérie devient, selon M. Réda Hamiani, de plus en plus compétitif par rapport à ce qui est observé dans d'autres pays”. Les domaines qui intéressent les investisseurs de l'Hexagone sont l'automobile, la pharmacie, le parapétrolier, l'hôtellerie, voire tous les secteurs où l'Algérie peut avoir un atout compétitif. Il n'existe pas de liste noire ou de domaine à éviter, car tout est considéré intéressant puisqu'à la clef, il y a une ouverture commerciale sur le monde. Et les Français constituent une opportunité avec leurs réseaux commerciaux dont bénéficiera l'Algérie. La France est aussi un important partenaire sur le marché européen et peut servir de tremplin pour aller à la conquête d'autres marchés de cette partie du monde. Badreddine KHRIS