Une visite qui intervient à quelques jours de la visite du président français, Nicolas Sarkozy, en Algérie. Les patrons algériens et français se rencontrent à Paris. Climat d'investissement et d'affaires en Algérie au menu. Cette prise de contact intervient à la faveur de la visite, mercredi dernier, des patrons du Forum des chefs d'entreprise (FCE) en France. La délégation du FCE, comprenant une soixantaine de chefs d'entreprise, avait rencontré Mme Laurence Parisot, présidente du Mouvement des entreprises de France (Medef) et M.Yves-Thibault de Silguy, président du Comité Algérie de Medef international. Une rencontre qualifiée d'«importante» par Mme Parisot. L'intérêt est partagé. Les chefs d'entreprise algériens et français veulent travailler et investir ensemble dans un partenariat constructif et fructueux, a-t-elle indiqué. Un comité de suivi mixte paritaire, à caractère permanent, a été mis en place. Il s'agit d'une structure de veille économique et commerciale prête à agir concrètement afin de donner une traduction concrète, en termes d'opportunités: accompagner les investisseurs, instituer un mode d'organisation des relations entre les deux pays, selon le président du FCE, Réda Hamiani. Cela permettra-t-il réellement de booster l'investissement français dans notre pays? Il faut souligner que les patrons français affichent un intérêt croissant pour le marché algérien. Toutefois, cet intérêt reste toujours au stade de la prospection et de l'exploration. Aujourd'hui, cette étape devra être dépassée. Les chefs d'entreprise de l'Hexagone devraient plutôt passer définitivement à la phase de concrétisation. Et c'est justement dans ce cadre que ce comité a été créé. «C'est parce que nous avons ce souci d'améliorer les choses et d'être pratiques, que nous avons décidé de créer ce comité pour essayer mutuellement de débloquer des situations difficiles», a soutenu la présidente du patronat français. Il s'agit, selon elle, de passer du stade de simples déclarations à une mise en oeuvre pratique et concrète pour accélérer le mouvement d'échanges. De son côté, Yves-Thibault de Silguy estime que les entreprises françaises ne sont pas frileuses à investir en Algérie. «Il faut voir ce qu'il y a de positif. Et ce que je constate, c'est que les choses évoluent positivement puisque le rythme d'augmentation des investissements français en Algérie est fort avec 100% l'année dernière. Il y a aujourd'hui 250 entreprises françaises présentes en Algérie», a-t-il affirmé. Il relève, cependant, les difficultés qui restent à prendre en charge, tels le problème du foncier et le système bancaire. Pour M.Hamiani, cette visite a précisé les nouvelles conditions de travail qui permettront d'impulser un raffermissement du volume des échanges. «On voudrait que le domaine des hydrocarbures, qui se développe très correctement, soit accompagné par un développement non moins important dans le monde de la petite et moyenne entreprise», a-t-il insisté. Selon lui, des perspectives réelles s'offrent dans ce domaine. Les hommes d'affaires misent ainsi sur l'économique pour booster le politique. Il faut souligner que cette visite intervient à quelques jours seulement de la visite du président français, Nicolas Sarkozy, en Algérie. Une visite marquée par un contexte de gel du traité d'amitié. Le Medef s'est dit, par la voix de sa présidente, prêt à être un partenaire majeur du Forum sur l'investissement et l'attractivité que compte organiser au printemps prochain à Alger, le FCE. Mme Parisot a, par ailleurs, précisé qu'une rencontre entre patronats maghrébin et français pourrait avoir lieu en 2008.