Le sécrétaire général de l'ONU n'est satisfait que pour la reprise des négociations maroco-sahraouies prévue le 10 août à Manhasset, dans la banlieue de New York. Quant au fond de la question, Ban Ki-moon est resté très prudent. Dans le rapport qu'il a remis au Conseil de sécurité, il n'y a trace d'aucun progrès. Les négociations sur le Sahara occidental sont en l'état, les Marocains refusant d'ouvrir le dossier et s'évertuant à tergiverser et à pinailler sur les objectifs mêmes des négociations. Pressés par la communauté internationale, le Maroc s'est assis autour de la table pour avancer les thèses inacceptables par ses interlocuteurs. Le scénario du premier round de ces négociations de Manhasset risque de se répéter. Marocains et Sahraouis se sont quittés le 19 juin après deux journées de dialogue avec pour tout résultat ce rendez-vous du 10 août. Pourtant, la réunion s'était déroulée sous les auspices de l'ONU, comme recommandé par la résolution 1754 adoptée le 30 avril 2007 par le Conseil de sécurité et qui recommandait une solution politique à cette question en suspense depuis 1975. Des délégations algérienne et mauritanienne avaient été même invitées à cette rencontre en leur qualité de pays voisins pouvant être consultés pour des questions les concernant. La résolution 1754 demandait aux parties en conflit d'engager des négociations de bonne foi, sans conditions préalables, en tenant compte des développements survenus les mois précédents, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Ban Ki-moon s'est vu contraint dans son rapport sur l'état de ces négociations de ne se contenter que d'exhortations, espérant des résultats palpables au second round. Le SG de l'ONU qui, contrairement à son prédécesseur, Kofi Annan, ne s'est pas laissé grisé par le chant des sirènes pro-marocaines, a encouragé ses assistants, son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Peter Van Walsum, et Julian Harston, le coordinateur de la Minurso, à poursuivre leurs efforts en qualité de facilitateurs. Le Conseil de sécurité devrait auditionner dans les prochains jours les représentants de Ban Ki-moon. Le rapport présenté par le SG de l'ONU procède à un récapitulatif de l'ensemble des contacts menés par Peter Van Walsum avec l'ensemble des parties intéressées et concernées par les négociations, dont l'Algérie et la Mauritanie, en leur qualité de pays voisins, mais aussi avec des représentants des Etats-Unis, de la France, de l'Espagne, de la Russie et de la Grande-Bretagne. Ban Ki-moon ne cesse de rappeler que l'ONU veillera au respect du principe d'autodétermination mais le Maroc a sa propre définition de ce processus : il s'agit pour lui d'une procédure devant légaliser son occupation. C'est toute la problématique de la question du Sahara occidental et la question est comment contraindre Rabat à avancer dans le sens de la légalité ? Pour les Sahraouis, si les négociations échouent, les armes reprendront. D. Bouatta