Le président vénézuélien Hugo Chavez a entamé, hier, ses entretiens avec son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad, à Téhéran, dernière étape de sa tournée anti-américaine. Chavez, qui effectue sa troisième visite en Iran depuis l'élection de Ahmadinejad en 2005, veut renforcer les liens avec ce pays dont il partage le même anti-américanisme. Le président vénézuélien était arrivé samedi soir à Téhéran à la tête d'une délégation formée des ministres de l'Energie, de l'Economie, des Affaires étrangères, de l'Industrie et des Communications. Aujourd'hui, Chavez et Ahmadinejad doivent se rendre à Assalouyeh, zone énergétique située dans le Golfe, pour inaugurer une usine de pétrochimie. Plusieurs contrats doivent également être signés durant cette visite, notamment pour la construction de 7 000 maisons et d'une unité pétrochimique au Venezuela, selon la télévision d'Etat. Durant sa visite de deux jours, dernière étape d'une tournée qui l'a mené en Russie et au Belarus, M. Chavez doit examiner avec les responsables iraniens l'évolution des relations bilatérales et les développements régionaux et internationaux, selon les médias iraniens. Les deux pays, membres de l'Opep, entretiennent des relations étroites dans le domaine de l'énergie. L'Iran est le quatrième producteur de pétrole de l'Opep, alors que le Venezuela est un membre important du cartel. “L'Amérique latine est une région où il y a de bonnes perspectives pour renforcer nos relations”, a déclaré, hier, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseïni. Selon l'ambassadeur du Venezuela à Téhéran, Arturo Anibal Gallegos Ramiraz, la visite de M. Chavez “a pour but de développer la coopération bilatérale dans les domaines économique, industriel et politique”. “Par ces visites, l'Iran et le Venezuela peuvent prouver que leurs relations sont à leur meilleur niveau”, a-t-il dit à l'agence officielle Irna. Après la récente tournée en Europe du président américain George W. Bush, qu'il surnomme le “Diable”, le président vénézuélien entend ainsi narguer la Maison-Blanche en se rendant dans des pays dont les relations avec Washington sont loin d'être détendues. Evoquant son étape en Iran, pays classé dans l'“axe du mal” avec la Corée du Nord par le gouvernement américain, M. Chavez, l'un des rares dirigeants de la planète à soutenir le programme nucléaire de Téhéran, a ironisé sur les rumeurs concernant une “bombe atomique” vénézuélienne. “Il paraît que je vais aller signer un accord pour fabriquer une bombe atomique”, a-t-il raillé. Et d'ajouter avant le début de sa tournée : “Nous n'avons pas besoin de la bombe atomique, car nous avons déjà la bombe atomique, notre bombe atomique à nous s'appelle le peuple vénézuélien.”