Intervenant à l'occasion d'une réception sur la lutte de libération de l'Afrique du sud du joug de l'apartheid, le vice-président de l'African National Congres (ANC), Jacob Zuma, n'a pas manqué de faire le parallèle avec les combats menés par la Palestine, le Timor-est et le Sahara Occidental, selon le journal Business Day. Cette comparaison n'a guère été du goût des diplomates marocains présents sur les lieux, lesquels ont vivement protesté contre les propos tenus par le responsable de l'ANC. Ils sont allés jusqu'à quitter la salle où se déroulait la réception et exigé des excuses. Cette réaction épidermique a quelque peu surpris les responsables sud-africains, qui n'ont pas compris cette attitude. Ils ont affirmé ne voir “aucune raison pour demander des excuses, car les déclarations de Zuma sont cohérentes avec la politique étrangère de l'Afrique du Sud. Cette politique, qui s'inspire fortement de l'héritage de la libération du pays”. Les mêmes sources ont estimé, par ailleurs, que la “diplomatie marocaine a démontré à plusieurs reprises qu'elle était fortement capricieuse et trop sensible aux allusions critiquant l'occupation d'un territoire, qu'ils revendiquent comme faisant partie de leur pays, malgré une décision contraire de la Cour internationale de justice datant de 1975”. Ne s'arrêtant pas à cette première comparaison, le vice-président de l'ANC ajoutera qu'il existe des parallèles entre l'occupation par le Maroc du Sahara occidental riche en ressources minérales et l'occupation de la Cisjordanie et la bande de Gaza par Israël. “Les Marocains, comme les Israéliens, sont accusés de violations des droits de l'homme dans les territoires qu'ils occupent respectivement”, dira-t-il en substance. Selon le journal ayant rapporté cette information, cela n'est en aucun cas une surprise qu'au parti de l'African National Congres, et même au niveau du gouvernement sud-africain, que des leaders établissent de telles comparaisons entre les deux exemples et leurs propres expériences dans la lutte contre l'apartheid. Il faut dire que le royaume alaouite n'a toujours pas digéré la position de l'Afrique du Sud lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité des Nations-Unies, consacrée au conflit du Sahara occidental, au cours de laquelle le représentant sud-africain avait défendu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. En dépit du soutien de Washington, Paris et Madrid, le Maroc avait échoué dans sa tentative d'imposer son plan d'autonomie. Rabat ne s'était alors pas privée d'accuser Pretoria de tous les maux, lui reprochant d'être la cause directe de son échec. K. ABDELKAMEL