Jaloux de leur environnement, les habitants d'El Harrouch, dans la wilaya de Skikda, viennent de dénoncer l'hécatombe environnementale qui est en train de se produire dans leurs différents quartiers, au profit de la réalisation d'une double voie sur une longueur de 30 mètres. Dans une pétition adressée au wali de Skikda, ainsi qu'aux hautes autorités du pays, émargée par un certain nombre d'associations et d'organisations activant au niveau de la commune d'El Harrouch, le mouvement associatif local s'oppose, fermement, à l'arrachage d'arbres centenaires, au niveau des rues Demagh-El-Atrous et les Frères-Kafi, situées au centre-ville, et ce, pour la réalisation d'un projet de double voie, sur une longueur de 30 mètres. Certes, ce projet facilitera la circulation automobile et désengorgera les grandes artères de la ville, mais les signataires de la pétition considèrent, à plus d'un titre, que ces arbres centenaires font l'identité de la ville d'El Harrouch. En effet, selon des membres de l'association de la protection et de la préservation de l'environnement, cette démarche initiée par l'APC d'El Harrouch “est une action qui témoigne de l'ignorance des élus quant à la valeur environnementale et historique de ces arbres”. Selon le communiqué, dont nous possédons une copie, “en dépit des multiples tentatives de l'APC à vouloir convaincre les habitants, pour faire passer ce projet, nous sommes en droit de nous opposer à ce massacre. Nous avons le devoir, en tant que citoyens de cette ville, de protéger cette flore, au lieu de tout bonnement la raser, pour faire place au béton”. Pour les responsables de l'APC d'El Harrouch, le projet de cette double voie sera bénéfique, aussi bien sur le plan économique, social qu'environnemental. À cet effet, les responsables comptent planter, à la place des arbres arrachés, un autre type d'arbre, à savoir le focus, qui, selon leurs affirmations, est plus bénéfique que l'eucalyptus. Une variante que le mouvement associatif, représenté en outre par l'association écologique local, l'UNJA, l'organisation des fils des moujahiddine et la coordination des associations de daïra, n'entend pas de cette oreille. Ces derniers demandent, en effet, au premier responsable de la wilaya, d'intervenir pour stopper “ce massacre sauvage”, lit-on dans la pétition. A. Boukarine