Selon le brûlant document des élus, la plateforme pétrochimique produit annuellement 5 500 tonnes de déchets polluants au mercure et le complexe de mercure d'Azzaba en produit 28 000 tonnes. Le même document fait état de l'existence de 83 tonnes et de 49 m3 de pesticides périmés au niveau de 12 communes, dont 90% au niveau de la seule commune industrielle de Hammadi-Krouma. L'APW de Skikda a traité, durant sa 4e session ordinaire, un brûlot de dossier qui a tant exacerbé les relations entre les élus locaux et leurs administrés. Le premier rassurant sur la situation environnementale, notamment au niveau de la ville de Skikda, le second très alerte sur la qualité de l'air et de l'eau. Le sujet est même devenu tabou dans une région qui abrite une plateforme pétrochimique, pointée du doigt, car considérée comme un poumon de l'économie nationale. Le rapport de la commission environnement de l'APW a fait un constat peu reluisant de la situation, mais en prenant le soin de ménager les pollueurs, évoquant les efforts consentis dernièrement pour la modernisation des systèmes de dépollution. La wilaya de Skikda, particulièrement au niveau du chef-lieu et une partie de la zone est de la wilaya, est considérée comme l'un des plus importants pôles industriels et commerciaux du pays. Une zone pétrochimique qui s'étale sur 1 200 hectares, le deuxième plus important port, une cimenterie, 2 774 entreprises classées dont 14 nécessitant une autorisation ministérielle. La plateforme pétrochimique produit annuellement 5 500 tonnes de déchets polluants au mercure et le complexe de mercure d'Azzaba en produit 28 000 tonnes. Le rapport de l'APW fait également état de l'existence de 103 tonnes de transformateurs d'électricité à l'huile askarel au niveau de centres postaux, centres sanitaires, hôpitaux, établissement scolaires, carrières… Il fait état de l'existence de 83 tonnes et de 49 m3 de pesticides périmés au niveau de 12 communes, dont 90% au niveau de la seule commune industrielle de Hammadi-Krouma relevant du défunt office de l'Onapsa. D'autres produits pharmaceutiques stockés, déchets hospitaliers et d'autres déchets dangereux contaminants ont besoin d'être traités hors des centres hospitaliers. Toutes les maladies, respiratoires, cancers, anémies, cardiovasculaires, insuffisance rénale, qui touchent les populations riveraines, sont imputées à tort ou à raison à ces entreprises polluantes. D'autres sources de pollution des ressources hydriques sont également dénoncées, notamment les déversements des eaux usées sur les plages, les barrages et les oueds. Dans les opérations urgentes, 150 bassins de décantation ont été réalisés pour la protection des oueds et des nappes phréatiques et la réalisation d'une station d'épuration pour la collecte des eaux usées des communes de Skikda, de Hammadi-Krouma et d'El-Hadaïek. Le secteur de l'hydraulique propose la réalisation à court terme d'une station d'épuration pour Oum Toub et Béni Oualbène, pour la protection du barrage d'Oum Toub et une autre pour protéger les nappes phréatiques de Collo, Chéraïa et Kerkera. À moyen terme, le secteur de l'hydraulique propose l'inscription de deux stations à El-Harrouch, pour protéger la nappe phréatique ainsi que Oued Saf Saf, et à Azzaba. À signaler que la cimenterie de H'jar Essoud a été récemment dotée de filtres performants pour réduire sensiblement le taux de pollution par les émanations de gaz et de poussières chargés de silicates suffocants et dangereux pour la santé publique. Idem pour l'unité de bitume et des centrales à béton à travers la wilaya de Skikda. Les élus intervenant lors du débat ont surtout insisté sur les mesures à prendre pour la protection des plages par la réalisation de stations d'épuration, les bassins de décantation et les CET, pour protéger les ressources hydriques et la zone humide de Senhadja, en interdisant l'extraction de sable.