Ils dénoncent la directive de la tutelle, obligeant les agriculteurs à effectuer la réparation de leur matériel et autres engins au niveau d'une seule et unique boîte et non à l'Edimma de Mouzaïa. Suite à une note adressée par la tutelle obligeant les agriculteurs de la wilaya de Blida à réparer leurs engins, telle la moissonneuse-batteuse, uniquement au niveau d'une société située à El Harrach, les producteurs de céréales de la wilaya de Blida, qui viennent de bénéficier d'une subvention que l'Etat leur a accordée pour couvrir les frais de ces réparations, dénoncent cette directive qui, selon eux, n'est qu'un “vieux jeu” pour que certains responsables du groupe touchent le magot. Treize mille hectares de blé ont été cultivés cette année par les agriculteurs de la wilaya de Blida qui, selon M. Zoubir Djebar, secrétaire des paysans de cette wilaya, se sont regroupés avant-hier devant la chambre d'agriculture pour tenter de comprendre cette énigme instruction dont le plus grand perdant est uniquement le fellah. “Vous me voyez transporter mon engin jusqu'à la capitale, en parcourant soixante-dix kilomètres, rien que pour le réparer ?” s'interroge un fellah. Et d'ajouter : “rien que les frais de transport de l'engin vers El Harrach se chiffrent à plus d'un million de centimes. Pourquoi ces frais inutiles alors que nous réparons nos engins, depuis des années, à l'Edimma de Mouzaïa ?” Par ailleurs, un autre l'interrompe et tient à expliquer : “Nous sommes dans l'économie de marché et nous devons laisser le fellah libre de choisir la société qu'il veut pour la réparation de ses engins. D'ailleurs, trouvez-vous logique qu'un paysan d'El Affroun ou d'une autre ville de l'ouest de la wilaya de Blida soit contraint d'aller réparer ses engins à El Harrach ?” Pour sa part, le secrétaire des paysans de la wilaya de Blida explique qu'une opération ou une tentative similaire a été faite en l'an 2000 concernant l'achat du matériel du goutte-à-goutte. Cette machination, bien orchestrée par certains soi-disant responsables, a été vite annulée grâce aux doléances des fellahs adressées au chef du gouvernement de l'époque lequel a laissé libre choix aux fellahs pour l'achat de leur matériel. Par ailleurs, l'Edimma de Mouzaïa, touchée par la privatisation, est dans un état de délaissement et d'abandon. Selon certains travailleurs, l'embarras dans lequel se trouve ladite entreprise est prémédité par certains mafieux qui veulent s'accaparer l'entreprise après l'avoir bradée à un dinar symbolique. Enfin, les fellahs de la wilaya de Blida affichent à l'unanimité leur refus d'exécuter cette note qui, selon eux, “est une manœuvre élaborée par certains clans de mafia pour déplumer davantage le fellah”. K. Fawzi