RESUME : Djohar décroche son passage au lycée. Elle est classée 3e dans sa wilaya. Elle voudrait fêter son succès, mais Fatia refuse. Elle n'a pas les moyens de recevoir des gens. Quelques jours plus tard, elles sont invités par la famille de Keltoum. Samir a eu le bac. Keltoum les accueille chaleureusement, Fatia n'apprécie pas sa façon de regarder sa fille… - Fatia, il faut que je te dise le fond de ma pensée, lui murmure presque Keltoum. Ta fille est adorable. - Et jeune, ajoute Fatia qui devine de quoi elle allait lui parler. - Mon fils est devenu raisonnable et, maintenant, il va faire des études de droit. Avec un peu de chances, il finira par devenir un grand avocat ! Que dirais-tu de les marier ? - De les marier ? tu n'y penses pas sérieusement ? - Si, ils n'ont pas de père et nous, on sera heureuses, auprès d'eux ! Tu ne trouves pas que c'est une bonne idée ? L'interroge Keltoum. - Je ne sais pas ! Et puis, je ne pense pas à la marier, dit Fatia. Elle est jeune, elle a ses études à terminer. Vraiment ce n'est pas le moment ! - Tu ne devrais pas refuser. Tu sais, tu as de nombreuses années, pour réfléchir à la question, réplique Keltoum en regardant fièrement son fils. Viens, je vais te le présenter. Fatia la suit. Samir est un beau garçon. Elle reconnaît au fond d'elle-même qu'il pourrait être son parti. Mais ce qui lui déplaît, c'est l'idée que Keltoum puisse penser à vivre avec eux. Elle n'a jamais pensé vivre chez son gendre. Même si sa raison de vivre est sa fille, il est hors de question qu'elle s'impose dans le foyer qu'elle fera plus tard. Quant à supporter la belle-mère de sa fille. - Ecoute, s'ils sont appelés à s'unir, ce jour viendra que je le veuille ou non. Ils sont amenés à se revoir et à se fréquenter. Pourquoi ne pas attendre que cela vienne d'eux ? - Moi je n'ai pas la patience d'attendre. Il fallait que je t'en parle. Garde ma proposition en tête. Je souhaite, dit Keltoum, que Dieu concrétise mon vœu. - Incha Allah ! Fatia est mal à l'aise. Cette discussion l'a toute retournée. Elle affiche un sourire même si elle a réussi à lui gâcher la joie de leurs retrouvailles. D'ailleurs, elle n'attend pas longtemps avant de demander à son frère de les raccompagner. Keltoum veut qu'elles passent la nuit, mais Fatia n'a qu'une envie : rentrez chez elle. Elle a gardé un œil sur sa fille et Samir. Visiblement, il n'est pas au courant. Elle préfère qu'il n'y ait rien entre eux. Elle refuse l'initiation et elles ne tardent pas à rentrer. Une fois chez elle, Djohar lui demande pourquoi elles sont rentrées si vite. - La fête venait à peine de commencer, lui fait-elle remarquer. On aurait pu s'amuser un peu. Fatia ne lui explique pas pourquoi. En fait, elle hésite à lui en parler. Djohar est encore si jeune, si innocente… A. K. (À suivre)