Le gouvernement israélien va libérer 250 prisonniers palestiniens, des militants du Fatah, en vue de renforcer le président Mahmoud Abbas et son cabinet de crise formé après la prise de contrôle de Gaza par le Hamas. Ehud Olmert n'a pas caché sa tactique : renforcer les modérés au sein de l'Autorité palestinienne. Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne ont apporté leur soutien à Mahmoud Abbas qui s'était défait du gouvernement aux couleurs de Hamas, vainqueur des élections législatives en janvier 2006. Les tensions permanentes entre le Fatah et le Hamas depuis la formation de ce gouvernement en mars 2006 ont débouché début juin sur de nouveaux affrontements entre les deux camps à Gaza, qui se sont soldés par la victoire des islamistes et la fuite du Fatah vers la Cisjordanie, via Israël. En réaction, le président palestinien a nommé un cabinet de crise soutenu par les Occidentaux et siégeant à Ramallah. Washington a encouragé Olmert à entretenir des contacts avec Abbas dans l'espoir de relancer des négociations de paix plongées dans l'impasse bien avant la victoire électorale du Hamas. Il s'agit aux yeux des Israéliens d'obtenir d'autres concessions de la part des Palestiniens mais que reste-t-il à concéder pour ces derniers ? S'il reste un gisement, c'est l'éradication de l'islamisme. Mais là, Abbas risque gros. En attendant, l'armée israélienne a pénétré dans Gaza aux premières heures de la journée d'hier avec des blindés et des hélicoptères de combat. Son incursion a fait au moins 7 morts et 25 blessés, des Palestiniens, dans le camp de réfugiés d'Al Maghazi. Un cameraman de la télévision Al-Aqsa, la télé du Hamas, atteint aux jambes par plusieurs balles tirées alors qu'il gisait à terre, a dû être amputé de ses deux jambes. D. B.