Première rencontre, hier, de Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme fraîchement arrivé à la tête de ce département avec les 48 directeurs de logements et des équipements publics (DLEP). “Nous ne voulons pas construire des dortoirs, nous devons donner un cachet architectural acceptable et nous inscrire, enfin, dans la modernité”, dira d'emblée le ministre prenant ainsi le train en marche avant l'échéance 2009 et de prêter ensuite une oreille attentive à M. Boukhari, directeur des programmes au niveau du département de Noureddine Moussa pour présenter le bilan du 1er semestre 2007 non sans une petite comparaison avec ce qui a été fait dans les années 2005 et 2006 durant la même période. Il en ressort, en outre, un cumul de réalisations entre 2005 jusqu'au 1er semestre un total de 669 216 logements répartis entre les différents segments adoptés par l'Etat en matière de politique de l'habitat. Aussi, la situation des programmes au 30 juin 2007, qui sont en cours de réalisation, se traduisent comme suit : 143 915 logements lancés pour le social locatif, notamment, 136 046 pour le logement social participatif (LSP), 39 569 location-vente, 31 673 promotionnel, et 201 329 rural. Il reste que pour les prévisions du 2e semestre 2007, l'on enregistre 44 689 pour le SL, 2 525 pour AS, 26 275 pour le LSP, 6 680 pour LV, 3 376 pour le promotionnel et 61 972 pour le rural, soit un total de 145 517. En attendant, il est à noter que le 1er semestre 2007 a concerné la livraison de 75 469 unités avec la part de lion qui revient au logement rural fort de 43 716 suivis du social locatif avec 20 818 et le LSP avec 8 169. Certes, l'on remarque d'ailleurs une nette progression par rapport aux autres années durant la même période, mais il est difficile d'imaginer qu'on puisse réellement respecter les délais de réalisation pour le volume important qui reste. Les responsables du secteur l'assurent, bon gré mal gré, sans pour autant étayer cette certitude. Les quelques photographies affichées, d'ailleurs, en guise d'illustration, à l'exception de quelques-unes, ne donnent guère ne serait-ce que l'illusion d'un habitat décent et du point de vue de l'esthétique, il n'y a même pas lieu d'en parler. Ce qui n'a pas manqué de susciter une vive réaction de la part du ministre qui a précisé, néanmoins, qu'il n'était pas question de faire des procès aux choix précédents mais qu'il était grand temps de rompre avec les anciennes pratiques et s'inscrire dans la modernité. Cela suppose de nouvelles méthodes de travail et de modes de fonctionnement et de construction qu'il s'agisse de maisons individuelles ou d'habitats groupés. Il n'est pas normal, en effet, que le secteur de l'habitat soit aussi névralgique, notamment dans notre pays et qu'on ne dispose toujours pas ni d'un code de construction ni celui de l'urbanisme, ni d'une loi sur la maîtrise de l'œuvre, etc. Or, quand le bâtiment va, tout va comme qualifié par M. Noureddine Moussa qui a exhorté les maîtres d'ouvrage (DLEP) à veiller à ce que les prestataires respectent le cahier des charges et de les avertir contre le fait de se substituer à eux dans l'une des phases de l'ouvrage. Il a également plaidé pour des constructions de qualité avec des équipements d'accompagnement à même de garantir une vraie vie dans les cités. “Il n'est pas question de laisser le bâtiment entre les mains des non professionnels”, tranchera le ministre qui n'a pas écarté la possibilité de plusieurs nouvelles propositions à soumettre aux plus hautes autorités. “Il faudra aller vers l'industrie de la construction et pour cela, il faut encourager l'investissement en ce sens”, a soutenu le ministre et d'annoncer, à l'occasion, un rendez-vous pris pour la semaine prochaine pour rencontrer les directeurs des OPGI suivi d'une rencontre avec les directeurs de l'urbanisme. Nabila Saïdoun