Sonatrach et Sonelgaz viennent de renforcer leur coopération par la création de trois nouvelles sociétés. Il s'agit de la création de centrales électriques une à Terga dans la wilaya de Aïn Témouchent et une autre à Koudiet Eddraouach à El-Tarf. Les deux sociétés produiront 2 400 MW, soit 1 200 MW chacune. Les deux sociétés, appelées à assurer la réalisation, l'exploitation et la maintenance et la commercialisation de l'électricité produite, ont été créées à l'issue de la cérémonie de signature des pactes des actionnaires qui s'est déroulée hier au siège de la compagnie nationale. Ces pactes fixent ainsi les droits et les obligations des deux parties dans le cadre de ces projets. Chacune des deux centrales a nécessité un montant de 100 milliards de DA, soit un montant global, pour les deux sociétés, de 200 milliards de DA. 30% de cette enveloppe sont assurés par les fonds propres des deux groupes et 70% émanent d'un financement des banques algériennes. Le capital social des deux sociétés est estimé à 1 million de DA chacune, détenu à 51% par Sonatrach et à 49% par Sonelgaz. Le capital social de chacune des deux sociétés sera, dans une première phase, augmenté au fur et à mesure de la réalisation du projet pour atteindre 30% de l'investissement, soit 30 milliards de DA. Dans une seconde phase, il (le capital social) sera ouvert aux investisseurs nationaux et/ou étrangers. Outre, la production de l'énergie électrique, ces deux projets créeront quelque 1 200 postes d'emploi durant la construction dans chacune des deux régions et environ 100 autres pendant l'exploitation de chaque usine. La mise en service de la centrale de Terga est prévue pour le 1er trimestre 2011 alors que celle de Koudiet Eddraouach aura lieu durant le 3e trimestre de la même année. Les deux nouvelles sociétés, dénommées Sharikat Kahraba Terga (SKT) et Sharikat Kahraba Koudiet Eddraouach (SKD), coïncident, selon M. Noreddine Bouterfa, P-DG de Sonelgaz, avec la mise en chantier d'un programme d'urgence de Sonelgaz constitué de 8 projets totalisant une puissance de 2 000 MW. Ce qui porte la capacité globale à 4 400 MW avec les deux sociétés à même de répondre à la demande sans cesse croissante d'un produit particulier et indispensable à l'économie nationale et à la qualité de vie des citoyens. Le partenariat touche les télécommunications Cette réalité du temps présent se traduit, selon lui, par des allongements des délais de réalisation des centrales et une augmentation des prix des équipements de production de l'électricité. Les délais de réalisation des centrales à cycle combiné sont passés de 24 mois à plus de 44 mois ces dernières années. Dans ce sens, M. Bouterfa indiquera que le plan d'urgence de Sonelgaz, évalué en octobre 2006, à 1,1 milliard de dollars avec un délai de 18 mois, a été bouclé, début juillet 2007, à 2,3 milliards de dollars, soit une rallonge de 1,2 milliard et un délai de réalisation augmenté à 32 mois. Le troisième projet a trait à la création d'une société commune Algerian Energy Telecom Company (AETC) entre les deux groupes. Ces deniers ont procédé également durant la même cérémonie à la signature des statuts portant création de l'AETC. Dotée d'un capital de 200 millions de DA réparti à parts égales entre Sonatrach et Sonelgaz, soit 50% chacune, cette société aura pour mission la commercialisation de l'excédent en télécommunications sur le marché national en s'appuyant sur le vaste réseau de fibres optiques commun aux deux groupes totalisant 20 000 km. En plus de la gestion et de la commercialisation des capacités excédentaires mises à la disposition par Sonatrach et Sonelgaz, AETC aura à fournir aussi des services de télécommunications au marché national et international, selon la législation et la réglementation en vigueur. Ce réseau évoluera, avouera M. Bouterfa, à raison de 2 000 à 3 000 km/an. Pour sa part, le P-DG de Sonatrach, M. Mohamed Meziane, soulignera que la naissance de ces deux sociétés confirme la volonté d'inscrire Sonatrach dans une stratégie de diversification de ses portefeuilles. Il affirmera que le groupe participe aujourd'hui dans plusieurs projets de génération électrique en Algérie et de cogénération en Espagne, tout en examinant d'autres opportunités dans des réseaux électriques en Europe. Les énormes capacités en gaz naturel dont dispose l'Algérie constituent, relèvera-t-il, en tout cas, un atout majeur pour la réalisation du programme de construction de centrales électriques. Badreddine KHRIS