Un rapport étabi précédemment par une autre commission avait rapporté des faits et des témoignages sur les lieux, faisant apparaître beaucoup de non-conformités en matière de gestion des structures sanitaires. En dépit des instructions fermes données par le ministre de la Santé, Amar Tou, lors de ses multiples visites de travail et d'inspection dans la wilaya de Laghouat, les responsables en charge du secteur de la santé dans cette wilaya ne semblent pas très inquiets quant au fonctionnement des centres de santé existant dans les zones lointaines du chef-lieu de la wilaya. À la fin de sa deuxième session ordinaire, l'APW de Laghouat a entériné deux délibérations portant création de deux commissions d'enquête. La première aura à s'inquiéter sur la gestion du secteur sanitaire d'Aflou, chef-lieu de daïra situé à environ 120 km au nord de Laghouat. Elle est motivée par un rapport établi précédemment par une autre commission qui avait rapporté des faits et des témoignages sur les lieux, faisant apparaître beaucoup de non-conformités en matière de gestion des structures sanitaires. Un secteur dont 12 communes de la wilaya de Laghouat y sont rattachées. En effet, la commission a conclu dans son rapport préliminaire qu'en matière de gestion administrative et financière du secteur sanitaire, contrairement aux postes d'intendant, de magasinier et autres personnels non permanisés, seul le poste du directeur est permanent. Ce qui n'est pas sans conséquences négatives sur la stabilité et le capital expérience du collectif des personnels. Ce qui a, à son tour, des retombées néfastes sur le patient qui n'est pas satisfait de la qualité des services. Dans son rapport, la commission s'est interrogée sur le sort de l'incinérateur des déchets hospitaliers, en panne, nous dit-on, depuis longtemps. En effet, il faut dire qu'une stratégie intégrée pour la gestion des déchets hospitaliers et une station de traitement de ces rejets dangereux pour la santé publique et l'environnement font défaut. Le réseau des eaux usées reste alors le seul moyen pour le secteur sanitaire de se “débarrasser'' de ces rejets nocifs, qui finissent leur parcours dans un oued dont les eaux risquent de constituer un moyen privilégié pour les agriculteurs, pour l'irrigation de leurs terres ou pour abreuver leur cheptel en ces périodes de canicule. Parmi les intolérables aléas auxquels sont exposés les patients et le personnel médical, il y a lieu de relever la défectuosité du système de climatisation durant les périodes torrides, au niveau de quelques centres de santé implantés à travers les communes de la daïra d'Aflou. Par conséquent, les malades subissent les conditions climatiques exceptionnelles de la région. Par ailleurs, l'hygiène fait défaut. À l'intérieur des chambres, les cafards semblent faire bon ménage avec les malades, nous confie un citoyen. Le rapport a cité le laisser-aller et l'état déplorable dont se trouvent quelques centres de santé à travers les 12 communes relevant du secteur sanitaire d'Aflou, tel que celui de la commune de Gueltet Sidi Saâd qui dispose de salles de soins ne répondant guère aux normes universelles de l'OMS. Le secteur sanitaire d'Aflou patauge dans la désolation totale par manque de spécialistes et d'agents paramédicaux performants. Le service de maternité du secteur sanitaire d'Aflou, quant à lui, est dépourvu d'un bloc opératoire, et les quelques médecins y exerçant sont sujets à d'innombrables problèmes, tel que le manque de moyens matériels. Certains équipements de pointe sont devenus vétustes. Quant au matériel existant, il est souvent hors service en raison des pannes répétitives, selon les techniciens interrogés. Ce qui est déplorable selon un médecin préférant garder l'anonymat, c'est l'acquisition de nouveaux équipements qui ne sont toujours pas mis en service. Il y a lieu de relever, en outre, le manque de certaines commodités : insuffisance flagrante en matière de spécialistes et absence de spécicialistes en la maintenance des équipements. Enfin, l'absence d'équipements et de produits nécessaires au bon fonctionnement des laboratoires d'analyses médicales et d'un personnel spécialisé sont les caractéristiques majeures du secteur sanitaire d'Aflou. Sur le plan de la gestion administrative et financière, le rapport a fait ressortir des postes budgétisés restés inoccupés par des personnels non confirmés dans leurs postes de travail respectifs. On désigne souvent les occupants de ces postes par des décisions verbales, ce qui affecte, sans aucun doute, le climat social dans le secteur sanitaire et la stabilité des personnels. Pour beaucoup d'observateurs, l'action de l'actuelle APW s'apparente aux prémices d'une précampagne pour se succéder à elle-même lors des échéances électorales locales prochaines. Sinon attendre le pourrissement pour “trouver les têtes à sacrifier ?” s'interroge un citoyen au fait de la chose publique. A. BOUHAMAM