Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se rendra en visite officielle le 17 juin en Autriche. C'est ce qui a été annoncé, hier, par Mme Benita-Maria Ferrero-Waldner, ministre autrichienne des Affaires étrangères en visite de travail de deux jours (vendredi et samedi) en Algérie. Elle n'est d'ailleurs pas repartie les mains vides, puisque dès son retour dans son pays, elle a déclaré à Salzbourg qu'il y avait une lueur d'espoir pour les dix Autrichiens disparus dans le Sud algérien. La ministre autrichienne, lors de sa visite de travail en Algérie, qui a servi à examiner la coopération bilatérale et l'actualité internationale, a obtenu également l'information selon laquelle “les disparus étaient encore en vie le 8 avril”. A souligner que les huit Autrichiens déclarés disparus sont justement issue de Salzbourg. Les deux autres, alpinistes de leur état, sont d'un autre Etat fédéral appelé Tyrol. Ce qui ramène la liste à 31 touristes (15 Allemands, 4 Suisses, 1 Néerlandais et 1 Suédois) dont le destin reste inconnu malgré les recherches ardues des autorités algériennes qui restent, cependant, muettes sur le sujet. La presse autrichienne, dans plusieurs de ses éditions dont la dernière date d'hier, parle de 6 000 soldats algériens déployés pour les recherches. Le quotidien Kleine Zeitung a rapporté que le président autrichien, Thomas Klestll, a demandé au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de renforcer et d'intensifier les recherches afin de retrouver les disparus. Le même auteur parle de la Croix-Rouge qui pourrait jouer le rôle d'intermédiaire dans cette affaire. “Dans quatre jours, 7 Autrichiens avec d'autres Européens devront arriver pour prendre part aux recherches”, rapporte la presse autrichienne. Ils viendraient vraisemblablement dans un convoi militaire. Chose qui n'est pas à exclure, puisque les Allemands ont déjà demandé aux Américains de mettre à leur disposition des satellites pour faciliter les recherches selon la presse autrichienne. Celle-ci d'ailleurs devant l'absence d'informations précises s'adonne à toutes les spéculations possibles et n'exclut aucune hypothèse. Tantôt elle parle d'acte terroriste, tantôt elle incombe “le kidnapping” à des contrebandiers. La semaine dernière, un journal autrichien a rapporté qu'après l'intervention de l'armée algérienne pour rechercher les disparus, l'équipe de sauvetage a repéré des traces de pas et des restes de nourriture près de l'entrée d'une mystérieuse grotte ; un véritable labyrinthe devant lequel a été retrouvée la carcasse d'un véhicule tout-terrain. Parmi les Autrichiens disparus figurait Gerhardt Wintersteller un véritable “connaisseur” du désert algérien, selon le témoignage du photographe autrichien Mikhael Leischner, également “connaisseur” du désert, qui atteste que dans cette région il existe dans le “canyon” un gigantesque système de tunnel. Un détail qui ne semble pas être ignoré par la population locale qui n'explique pas, cependant, ces disparitions. Ces derniers, très affectés d'ailleurs par cette énigme qui n'arrange en rien leurs affaires, se sont joints aux équipes de recherches. D'autres sources vont jusqu'à dire que les plus grands guides de la région de Tamanrasset et de Djanet ont pris contact avec ceux du Niger pour approfondir les recherches. Il serait indéniable pour certains que les touristes soient hors du territoire algérien, vu l'intensité des recherches et les moyens déployés. Quoi qu'il en soit, les proches des disparus sont en contact par Internet via un forum dans lequel sont exposées des photos des victimes et leurs véhicules. Il est également possible de voir les lieux de leur séjour dans le désert, avant leur disparition. Du groupe allemand qui voyageait en moto, le dernier appel téléphonique a été localisé à partir du Tassili. Arriver au sommet d'une montagne de plus de 2 200 mètres d'altitude était le but des 8 Autrichiens. Toutefois, le fait curieux reste que les touristes disparus sont tous passés par le même endroit comme le confirme la presse autrichienne qui rapporte que des experts et des connaisseurs du désert ont soutenu que “ces disparitions ne peuvent en aucun cas être l'œuvre de terroristes” et privilégié la piste des contrebandiers. Le chef de la mission spéciale au niveau de l'ambassade d'Autriche à Alger reste, quant à lui, très prudent. Et sans donner de détails, il déclare que pour le moment toutes les hypothèses se valent et qu'aucune n'est à exclure. En attendant d'arriver à des résultats concrets, de plus en plus de pays mettent en garde leurs ressortissants de se rendre dans le désert algérien. N. S.