Tzipi Livni, la chef de la diplomatie israélienne, a laissé entendre que l'Etat hébreu envisage de concrétiser l'initiative de paix arabe, que deux ministres égyptien et jordanien ont soumise hier aux responsables israéliens. Bien que déçus par le fait que la délégation arabe chargée de présenter l'offre de paix ne soit composée que deux ministres issus de deux seuls pays arabes à avoir signé un traité de paix avec l'Etat hébreu, en l'occurrence l'Egypte et la Jordanie, les responsables de l'Etat hébreu semblent déterminés à réserver un accueil digne de ce nom aux deux émissaires. Commentant l'événement, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Mark Regev, a déclaré : “C'est la première fois qu'une délégation parrainée par la Ligue arabe arrive en Israël. Le groupe de travail, un organe officiel de la ligue arabe, a autorisé la venue de cette délégation en Israël. C'est historique.” Sur sa lancée, il a ajouté qu'“Israël est prêt à discuter avec cette délégation sur la base de l'initiative. Le défi que nous devons relever c'est transformer cette initiative en action concrète pour dynamiser le processus de paix. Nous ne voulons pas que cette initiative devienne juste un document de paix parmi tant d'autres”. Ainsi, les ministres égyptien et jordanien des Affaires étrangères ont entamé, hier, une mission en Israël pour promouvoir, au nom de la Ligue arabe, une initiative de règlement du conflit au Proche-Orient. Dès leur arrivée, l'Egyptien Ahmed Aboul Gheit et le Jordanien Abdelilah Khatib ont rencontré à Jérusalem le chef de l'opposition, Benjamin Netanyahu, le président de l'Etat, Shimon Pérès, avant d'entamer des discussions avec leur homologue israélienne. Ils doivent ensuite rencontrer le Premier ministre, Ehud Olmert, et le ministre de la Défense, Ehud Barak, lors de leur visite de quelques heures. Tzipi Livni n'avait pas caché, pour rappel, en avril dernier sa déception que le groupe de travail chargé de discuter avec Israël de l'initiative arabe ne soit composé que des deux Etats ayant déjà des relations diplomatiques avec l'Etat hébreu. Elle avait, néanmoins, laissé entendre qu'Israël a vu des éléments positifs dans cette offre, mais l'a rejetée dans sa forme actuelle, principalement en raison de la mention faite au droit au retour des réfugiés palestiniens. Ceci étant, le plan de paix arabe prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et un règlement “équitable et agréé” de la question des réfugiés palestiniens. Le chef de la diplomatie jordanienne avait affirmé mardi que la mission arabe était “l'expression d'une offre arabe commune et sérieuse pour la paix dans la région. Nous espérons qu'il y aura une réaction positive à cette offre qui constitue la base pour l'établissement de la paix”. Il a aussi indiqué que “l'essence de la solution est l'établissement d'un Etat palestinien indépendant viable sur la base du concept de deux Etats, palestinien et israélien, et le règlement de toutes les questions en suspens”. K. ABDELKAMEL