Un sommet a réuni jeudi à Charm El Cheikh les présidents égyptien et isralien qui ont passé en revue la situation au Proche-Orient. Le président égyptien Hosni Moubarak s'est engagé jeudi à relancer les efforts du Caire en vue de négocier un échange de prisonniers avec le mouvement palestinien Hamas, après avoir rencontré son homologue israélien Shimon Peres à Charm El-Cheikh. M.Peres, accueilli en grande pompe dans la station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge, a affirmé que M.Moubarak avait promis d'intensifier les efforts pour la libération du soldat israélien Gilad Shalit. Le président égyptien «m'a promis d'accroître les efforts pour libérer Gilad Shalit, ce qui aurait un impact non seulement sur une famille mais aussi sur l'entière population de la région», a déclaré M.Peres lors d'une conférence de presse. Ce militaire a été enlevé par trois groupes de combattants palestiniens, dont l'un relevant du mouvement islamiste Hamas, en juin 2006 à la lisière de la bande de Ghaza. «J'espère que les efforts en vue de provoquer sa libération seront intensifiés et donneront des résultats», a ajouté M.Peres. L'Egypte joue depuis plusieurs mois un rôle majeur de médiation en vue d'un échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, l'Etat hébreu refusant tout contact direct avec ce mouvement radical. Le Hamas exige qu'Israël libère 1400 prisonniers palestiniens, dont plusieurs centaines responsables d'attaques meurtrières contre des Israéliens, selon un haut responsable militaire israélien. Israël et le Hamas ont accepté un cessez-le-feu négocié par l'Egypte et largement respecté par les deux parties depuis le 19 juin. M.Moubarak a pour sa part confirmé «les efforts de l'Egypte en vue de rapprocher les positions, ce qui mènerait à un accord pour la libération de Shalit et des prisonniers palestiniens». M.Moubarak a nié que les négociations pour favoriser un échange de prisonniers aient échoué: «Nous n'avons pas échoué (...). Les Israéliens savent parfaitement ce que l'Egypte fait concernant Shalit». Les deux dirigeants ont également discuté du processus de paix israélo-palestinien, qui piétine notamment à la suite de la démission du Premier ministre israélien Ehud Olmert, soupçonné de corruption, et en raison des difficultés de Tzipi Livni - nouveau chef du parti centriste au pouvoir Kadima - pour former une coalition gouvernementale. M.Moubarak a indiqué avoir abordé avec son homologue israélien le «soutien aux négociations de paix entre l'Autorité palestinienne et Israël, la stabilisation de la trêve à Ghaza et la levée du siège contre les habitants de la bande de Ghaza». Mais il a également critiqué la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie, affirmant que les constructions avaient «un impact négatif sur la construction de la confiance et l'avancée du processus de paix». MM.Moubarak et Peres ont également discuté de l'initiative de paix arabe d'inspiration saoudienne, présentée en 2002 et relancée en 2007. Le plan prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem-est pour capitale et un règlement «équitable et agréé» de la question des réfugiés palestiniens. «Nous acceptons l'initiative de paix arabe afin de ramener la paix dans toute la région», a affirmé M.Peres. «Au cours du siècle dernier, il n'y a eu aucun moment où parvenir à la paix était plus possible que maintenant. Ce serait une erreur de le rater», a-t-il ajouté. Le quotidien israélien Haaretz a rapporté mercredi que M.Peres allait proposer un accord, préparé par son bureau et celui de Mme Livni, afin de négocier avec les représentants de chaque Etat arabe conformément à l'initiative de paix arabe. Mme «Livni est au courant de tout ce dont j'ai parlé avec le président Moubarak», a affirmé M.Peres, qui a quitté l'Egypte en milieu d'après-midi.