La sécurité énergétique, la réduction des exportations de pétrole et de gaz et l'augmentation de la part des sources alternatives constituent l'un des thèmes dominants de la campagne présidentielle 2008 aux Etats-Unis, alors que le président Bush tente de mettre en place une politique de maîtrise des dépenses énergétiques et d'augmentation des capacités de la production interne. “Nous avons un sérieux problème : les Etats-Unis ne peuvent se passer de pétrole, lequel est souvent importé de régions du monde où règne l'instabilité”, avait déclaré le président Bush, début 2007, dans son discours sur l'état de l'union, mettant l'accent sur la nécessaire indépendance énergétique des Etats-Unis et les progrès techniques. Selon l'administration fédérale américaine chargée des informations relatives à l'énergie (Energy Information Administration, EIA), la dépendance est générale à l'égard des combustibles fossiles et de leurs circuits de distribution sur les marchés mondiaux et la garantie de la sécurité énergétique demeure une préoccupation majeure pour tous les pays. Selon les dernières prévisions, la consommation énergétique mondiale avoisine les 86 millions de barils de pétrole par jour et cette demande augmentera de 50% d'ici 2030 pour atteindre 118 Mbj, avec près de 70% de cette croissance qui seront imputables aux pays émergents comme la Chine, l'Inde ou l'Afrique du Sud. Les Etats-Unis produisent 70% de l'énergie qu'ils utilisent, mais ils demeurent le plus gros consommateur de produits pétroliers du monde, utilisant quelque 20 Mbj, avec une production pétrolière intérieure continuant à diminuer. L'EIA estime que d'ici 2030, les Etats-Unis importeront 27 millions de barils de pétrole par jour si aucun changement n'intervient. “L'ampleur du défi représente une menace à notre sécurité à long terme, une menace qui ne peut que s'aggraver puisque les sources traditionnelles d'énergie sont de plus en plus sollicitées et que la demande augmente régulièrement”, notait en février dernier le secrétaire à l'Energie, Samuel Bodman, plaidant pour la recherche de solutions aux interruptions qui peuvent intervenir dans les approvisionnements, la stabilité des marchés et la coopération internationale. La coopération à l'échelle internationale est essentielle pour faire face au défi mondial de la sécurité énergétique, estime encore Samuel Bodman, ajoutant que “nous ne pouvons laisser l'énergie devenir un risque, un point d'interrogation dans l'équation économique et en matière de sécurité de notre nation ou de notre monde”.