À Djelfa, les cas de piqûre de scorpions supplantent de loin les intoxications et autres accidents caractérisant cette période caniculaire de l'année. En effet, les chiffres communiqués par la Direction de la santé et de la prévention et les échos qui nous parviennent des différentes urgences médicales corroborent la persistance de ce phénomène aux conséquences néfastes pour le bien-être des habitants. À titre indicatif, jusqu'au 30 juin 2007, il a été recensé pas moins de 1 461 cas d'envenimation dans les régions de Djelfa, Hassi-Bahbah, Messaâd et Aïn Oussera avec respectivement 164, 242, 333 et 722 hospitalisations. Aïn Oussera et les localités, qui s'y rattachent sur le plan sanitaire, arrivent donc en pole position en matière de cette pathologie. Les données en notre possession montrent une augmentation sensible de ces cas puisque du 1er janvier au 16 juillet de l'année 2006, il n'avait été fait état que de 1 301 cas de piqûre dont 7 étaient mortelles. En 2007, pas moins de 1 480 personnes ont échappé à une mort certaine grâce, en grande partie, à l'intervention des services sanitaires qui ont fort à faire en temps de grandes chaleurs, à la disponibilité du sérum antiscorpionique (SAS), mais aussi, et c'est la condition sine qua non, à une intervention efficiente du corps médical à l'acheminement rapide des victimes vers les urgences médicales. Par ailleurs, 6 personnes sont mortes des suites d'envenimation de troisième stade, dont un garçon de 14 ans en mai dans la localité de Messaâd, un jeune homme de 20 ans décédé en juin dans la région de Sidi Laâdjal, alors que les dernières victimes en date, une fille de 13 ans, décédée le 17 juillet dans la localité de Nouidjem à Aïn Oussera, un garçon âgé et un jeune homme de 20 ans ont péri les 20 et 27 juillet à Had Sahary dans les mêmes circonstances. Mais le cas de cet enfant âgé de 6 ans, à peine mort le jeudi passé pendant son évacuation vers Hassi-Bahbah à cause de l'absence d'un service de réanimation à Aïn Oussera, frappe le plus les esprits et incite à la réaction. Pour rappel, la prolifération de ces animaux venimeux en milieu urbain est souvent rendue possible à cause de manque de réaménagements des quartiers et leur remise en l'état après les travaux et par les mauvaises conditions d'hygiène. En effet, il est souvent reproché aux commissions d'hygiène, au niveau des communes, d'être responsables parce que ne s'investissant pas assez dans la prévention, les campagnes prophylactiques et autres caravanes de sensibilisation. La sonnette d'alarme est désormais tirée : responsables de la santé et de la prévention, services d'hygiène et parents doivent unir leurs efforts pour que le scorpion fasse moins de victimes dans nos villes et campagnes. S. OUAHMED