RESUME : Amel prend l'avion à destination de Constantine. Elle a peur… Une vieille dame la rassure. Amel jette un coup d'œil par le hublot, et pour la première fois de sa vie, elle ressentit un calme et une quiétude jamais connus jusque-là depuis qu'elle voyage en avion. La beauté de la nature au-dessus des nuages vous transporte dans un autre monde. Des reflets solaires luisaient sur tous ces flocons d'un blanc neigeux. Amel avait l'impression de pouvoir les toucher si elle pouvait tendre sa main au-delà de ce hublot qui la séparait d'eux. Elle remarque aussi que les montagnes n'étaient pas aussi hautes qu'elle se l'imaginait Puisqu'on pouvait les surplomber et les admirer de plus haut. Jamais encore jusqu'à ce jour, elle n'avait osé regarder par un hublot d'avion. Sa phobie l'avait en un mot empêchée d'admirer une beauté extraordinaire et fascinante, que seul un observatoire suprême pouvait permettre, et elle petite idiote, elle avait toujours eu peur de prendre l'avion. Elle ébauche un sourire, et se retourne vers la vieille dame pour la remercier : - Vraiment… je ne sais comment vous remercier madame, pour la première fois de ma vie, j'ai osé admirer la terre à partir d'un avion, et grâce à vous, je sais maintenant que je n'aurais plus aussi peur de voyager par voie aérienne. - Ce n'est rien ma fille, je voulais juste vous rassurer. Au fond, tout le monde a peur du danger, et le fait de survoler ainsi la terre peut provoquer chez n'importe qui ce sentiment de frustration et de diminution de soi. - Oui... c'est exactement ce que je ressens devant l'immensité de cette nature si belle et si mystérieuse , d'autant plus que j'ai toujours eu le mal d'altitude, même quand je suis sur un balcon, j'ai tout de suite le vertige… - Il suffit de s'y habituer, notre organisme finit toujours par s'adapter… - Oui. Enfin disons que pour une fois, je me sens très détendue et même heureuse, j'ai eu une chance inouïe de vous rencontrer sur ce vol. - Ah… ah... ah… Et moi donc… aussi bavarde que je suis, je ne cherchais que la compagnie d'un être jeune avec qui je pourrais bavarder jusqu'à la fin du voyage. - Vous m'avez donc toute trouvée. - Oui, enfin disons que c'est le hasard qui a fait les choses, et pour être sincère ce voyage sur Constantine, je ne l'avais pas prévu pour cette semaine. Seulement comme mon fils fait escale à Constantine aussi, j'ai profité de l'opportunité pour aller lui rendre visite, et rendre visite aussi à ma fille qui vient d'accoucher d'un petit garçon. - Oh ! mes sincères félicitations, vous devez être bien heureuse. - Oui, on peut le dire. Je suis grand-mère pour la troisième fois, ce qui me remplit d'aise. - Cela doit être formidable de voir naître ses petits-enfants. - C'est une des plus belles choses au monde que Dieu a accordé à ses êtres, … Mais dites-moi, vous êtes mariée vous ? - Non pas encore. - Une jeune femme aussi belle ! - Mais ce n'est pas toujours la beauté qui décide, disons que je n'ai pas trouvé chaussure à mon pied. - Vous avez raison… Vaut mieux pas trop se précipiter dans ces choses-là. - Je ne me précipite pas du tout. Je crois au destin, et chacun de nous doit se résigner à ce qui est écrit. - Hum…bien raisonné ma fille. Le voyage se déroule dans les meilleures conditions possibles pour Amel, qui pour une fois, oublia sa phobie de l'avion et trouva très agréable de converser avec une passagère aussi sympathique que cette dame qui lui a appris comment surmonter sa peur. L'avion atterrit et Amel pousse un long soupir de soulagement. Elle jette un coup d'œil à la vieille dame qui somnolait à côté d'elle, puis sourit, et la pousse tout doucement du coude : - Réveillez-vous nous sommes arrivés. - Ah.. déjà… J'ai l'impression d'avoir à peine fermer les yeux. - Attendez, laissez-moi porter votre sac. - Mais vous avez déjà votre valise, cela va vous encombrer. - Pas du tout ; et puis le hall de l'aéroport n'est pas aussi loin que ça… - Bien mais dites-moi, quelqu'un vous attend ? - Non, personne. - Alors je vous propose de vous déposer en ville si vous ne voyez pas d'inconvénient, bien sûr. Mon gendre et mon fils doivent m‘attendre à la sortie. - Oh comme c'est aimable à vous… mais je n'aimera pas vous déranger, mon hôtel n'est pas très loin d'ici… - Votre hôtel ? - Oui…je suis en mission de travail à Constantine pour trois jours et tout de suite après je dois rentrer sur Alger. Y. H. à suivre