RESUME : Samia débarque à Paris. Elle est triste et mélancolique, mais tient bon. Elle explique à Maya qu'elles sont en France. L'enfant demande après son père et Samia se sent fléchir… 64eme partie Samia sentit sa gorge se nouer. Elle se reprend et répond : - Pas encore, ma chérie. Nous allons chez une femme très gentille qui va nous recevoir pour quelques jours. Après, tu vas partir à l'école comme une grande fille. La fillette battit des mains. - Hourrah ! Je vais partir à l'école. Et j'aurai un cartable et des affaires. - Bien sûr, ma chérie. Tu auras tout ce que tu voudras. La fillette semblait heureuse et se serra contre sa maternelle. Elles descendirent de l'avion et sentirent le froid de la nuit les piquer toutes les deux, bien qu'elles soient chaudement habillées. Une jeune Française qui voyageait seule leur sourit : - À Paris, il fait toujours gris. N'est-ce pas ? Samia hoche la tête et lui sourit de son côté. Elle repense au soleil de son pays et aux longues journées estivales qui incitaient les gens à sortir de chez eux. Ici, certes, la vie nocturne est plus intense, mais le climat n'est pas toujours propice. Samia récupère ses bagages et se dirige vers la sortie. Elle hèle un taxi et lui donne l'adresse de sa destination. Le chauffeur hoche la tête avec un sourire. - Ce n'est pas très loin d'ici, madame, nous y serons dans une demi-heure. Samia s'installe sur la banquette arrière et regarde défiler les différents sièges d'entreprises situés aux alentours de l'aéroport. Elle se sent moins triste, mais tout de même ébranlée d'être là, loin de chez elle. Et surtout loin de Djamel. Elle repense encore à lui. Elle sait qu'il ne quittera jamais ses pensées. Elle prend son portefeuille et s'empare d'une des photos de son mari. Le sourire brave et les traits détendus, il parut lui envoyer un message télépathique à travers cette photo qu'elle gardait précieusement sur elle. Que va-t-elle faire maintenant ? Va-t-elle trouver facilement du travail et un petit studio où loger ? Ses économies lui permettront de tenir quelque temps. Mais jusqu'à quand ? Le taxi amorce une descente puis prend à droite. Des jardins fleuris et des devantures de magasins annonçaient l'entrée d'une agglomération. Samia jette un coup d'œil par la fenêtre et remarque sans peine les nouvelles bâtisses construites récemment qui jouxtaient les élégantes villas du siècle dernier. La modernité prend le pas sur l'ancienneté et n'étaient ces vergers étendus à pertes de vue de part et d'autre de la route, on se croirait dans l'enceinte d'une grande ville. Le taxieur jette un coup d'œil à son rétroviseur central. - Madame est bientôt arrivée. Samia relève la tête et constate que la voiture se dirige vers l'une des nouvelles bâtisses du quartier. - Nous y voilà, madame. Y. H. (À suivre)