Ce rush n'a pas manqué d'engendrer des dégâts fatals. Les agents de la Protection civile, en charge de la surveillance des plages, sont sur le qui-vive, sans toutefois être en mesure d'empêcher la foule d'imprudents de tenter l'aventure de la baignade en dehors des zones surveillées. Remarquablement plus que toute autre précédente journée de la saison estivale officiellement inaugurée le 2 juin dernier, ils étaient particulièrement nombreux, ce week-end, à avoir fait trempette sur les plages du littoral mostaganémois. La remontée subite du mercure, enregistrée en ce début du mois d'août à travers le territoire national, s'est aussitôt traduite par une désertion spontanée des régions de l'arrière-pays et un exode massif vers la côte jouissant des températures surfant aux alentours des 32° C, les plus clémentes de la période. Du sud vers le nord durant la matinée, et dans le sens inverse à partir des 16h et jusqu'aux heures les plus tardives de la soirée, toutes les routes nationales et de wilaya font le plein en matière de flux de la circulation. Pour le transport des “troupes de fuyards”, tous les moyens de locomotion sont bons. La file de voitures, de camionnettes, de taxis, de cars, de bus et de microbus, autorisés ou ayant déserté leurs lignes d'exploitation régulières, est interminable. Abstraction faite du nombre de vacanciers qui échappent aux statistiques en allant rechercher la fraîcheur dans les stations et hameaux balnéaires dépourvus de plages autorisées à la baignade, ou d'aventuriers qui préfèrent criques, calanques et recoins isolés, l'affluence est montée crescendo sur les dix-neuf plages ouvertes cet été à la baignade sur la côte mostaganémoise. Rien qu'au titre de la journée du vendredi passé, pas loin de trois cent mille estivants sont venus s'y rafraîchir. Conséquence inéluctable d'un tel branle-bas, le rush n'a pas manqué d'engendrer des dégâts fatals. Les agents de la Protection civile, en charge de la surveillance des plages, sont sur le qui-vive, sans toutefois être en mesure d'empêcher la foule d'imprudents de tenter l'aventure de la baignade en dehors des zones surveillées. Aussi, rien que pour le week-end, près de 190 estivants ont été arrachés à la mort certaine, 13 évacués d'urgence vers les hôpitaux et polycliniques, 3 jeunes sont passés de vie à trépas par noyade et cinq baigneurs ont été portés disparus, les opérations de recherche les concernant étant demeurées vaines à ce jour. “Généralement, ce sont plutôt les adultes se prenant pour des “maîtres-nageurs” qui, voulant éblouir la gent féminine, finissent par éprouver les pires difficultés dans l'eau !” nous explique le directeur de la Protection civile de la wilaya. “Quant aux femmes, plus prudentes, ainsi que les enfants aussi réticents que des chatons à la vue de l'eau, ils n'osent pas tenter l'aventure”, poursuit-il avec une pointe d'humour pour noyer le sinistre des noyades déplorées. Afin de faire face aux besoins de la saison estivale sans cesse croissants, les services de la Protection civile ont dû mobiliser des équipements spécifiques appropriés et des personnels compétents en la matière. Ainsi, pas moins de 150 agents saisonniers ont été recrutés, 23 plongeurs autonomes requis et 65 agents permanents de la Protection civile mobilisés. Une mobilisation exceptionnelle pour assurer un été aux goûts des estivants désemparés par une canicule de plus en plus suffocante. M. O. T.