Les métaux, qui avaient subi dans leur ensemble une forte correction la semaine dernière, ont connu des évolutions contrastées cette semaine. L'étain a établi un nouveau record, le nickel a poursuivi sa plongée, tandis que le cuivre et le plomb se raffermissaient légèrement. “Les métaux de base ont subi des évolutions contrastées, dans un contexte de séances très volatiles et d'inquiétudes sur les marchés financiers au sens large”, ont commenté les analystes de la banque Barclays Capital. L'étain a été le métal vedette de la semaine. Mardi, il a touché 16 600 dollars la tonne, son prix le plus élevé depuis 1989, date de sa réintroduction sur le London Metal Exchange (LME) après la “crise de l'étain”. Les opérateurs s'inquiètent toujours des perturbations de l'approvisionnement en provenance d'Indonésie, deuxième producteur mondial. Le gouvernement indonésien s'était attaqué en octobre aux hauts fourneaux illégaux, ce qui avait amputé la production. Depuis trois semaines, le métal s'est apprécié de plus de 15%. L'étain est utilisé dans les soudures de pièces électroniques, dans la fabrication du fer blanc (boîtes de conserve) ou dans des alliages tels que le bronze. Ce métal gris-argent, malléable, sert aussi dans la plomberie, dans la fabrication de la vaisselle, pour battre la monnaie, ainsi que dans l'industrie chimique. À l'inverse, le nickel a enregistré la plus forte chute de la semaine. Il est passé sous la barre symbolique des 30 000 dollars la tonne, tombant vendredi à 28 600 dollars, son plus bas niveau depuis huit mois et demi. Son prix est dorénavant inférieur de 45% aux 51 800 dollars la tonne atteints le 9 mai, un record historique. Le métal blanc a depuis souffert d'une reconstitution des stocks sur le LME à des niveaux plus vus depuis un an — 15 138 tonnes vendredi. Parallèlement, la demande de nickel a fortement fléchi depuis que les producteurs d'acier inoxydable — principaux consommateurs de nickel — ont décidé de se tourner vers des produits de substitution moins chers, et moins concentrés en nickel, particulièrement en Chine. “Cependant, avertissent les analystes de Barclays Capital, un rebond des prix pourrait avoir lieu au dernier trimestre de l'année, lorsque le déstockage, qui est en cours, sera terminé”. L'aluminium, dont le prix avait baissé la semaine dernière, s'est stabilisé, de même que le zinc. Le plomb est pour sa part reparti à la hausse. Le cuivre, qui avait cédé 5% la semaine dernière, est légèrement reparti à la hausse cette semaine avant de clôturer sur une note stable. Les cours restent néanmoins soutenus par des grèves en cours ou qui menacent en Amérique du Sud, et en particulier par le conflit social qui affecte la mine de Cananea opérée par la société Grupo Mexico, au Mexique, selon les analystes de Barclays Capital. “Les prix devraient rester soutenus au cours des six prochains mois”, a estimé Helen Henton, de la banque Standard Chartered, ajoutant que le marché allait ensuite se détendre en 2008.