Après plusieurs jours d'accalmie, une dizaine de jours environ, les forces de l'Armée nationale populaire ont repris, hier matin, les bombardements dans le massif forestier de Yakourène où un groupe terroriste, composé d'une soixantaine d'éléments, demeure toujours encerclé. Comme lors du dernier assaut donné contre un des groupuscules qui s'est retranché non loin du village Ihemziouène, les bombardements d'hier étaient très intenses et on les entendait à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. L'armée a eu recours, encore une fois, à l'artillerie lourde et aux hélicoptères de combat qui n'ont pas cessé de pilonner les zones où se sont repliés les terroristes qui se sont scindés en plusieurs petits groupes, occupant des endroits différents. Selon une source proche du dispositif militaire en place, le groupe encerclé n'est évidemment plus aussi nombreux que durant les premiers jours puisque au moins une vingtaine d'entre eux ont été neutralisés durant les premiers quinze jours du début de cette importante opération. La reprise des bombardements hier prouve, si besoin est, que des éléments du groupe sont toujours encerclés dans ce massif. Ce qui mettra, à coup sûr, un terme aux rumeurs sur la fuite du groupe du côté de Bouzeguène et aussi aux supputations faisant état de la reddition de la totalité du groupe encerclé après l'attaque perpétrée le 13 juillet dernier contre la brigade de gendarmerie de Yakourène. Selon notre source, si l'opération s'est prolongée dans le temps, c'était dans le but d'affaiblir les terroristes qui sont restés sans eau ni vivres et les pousser à la reddition. Une autre raison, et celle-ci s'avère la plus importante pour expliquer le maintien du dispositif durant presque un mois, et qui risque encore d'être maintenu durant plusieurs semaines, ce sont les soupçons de l'armée quant à la présence de plusieurs “émirs” du GSPC aux côtés du fils de Ali Benhadj, Abd El-Qahar, dont la présence parmi le groupe encerclé dans le massif de Yakourène a été confirmée par des sources sûres et aussi par les multiples déplacements de son père dans la région. Notre source n'avance aucun nom d'“émir”, mais leur présence déjà soupçonnée après la découverte de la tenue d'un congrès du GSPC à Chaâra, précisément dans l'ancien camp de l'ALN, aurait été confirmée par les renseignements obtenus auprès des membres du groupe capturés vivants lors du précédent assaut donné par les troupes d'élite de l'ANP. Une autre raison qui explique le maintien du dispositif militaire en place tout autour du massif de Yakourène, c'est l'occupation, par l'ANP, de cette zone qui a longtemps constitué un des quartiers généraux les plus importants au niveau national et qui a toujours servi de transit aux groupes armés vers les denses massifs forestiers de la wilaya de Béjaïa. Il est à noter que la reprise de l'opération, hier, durant toute la journée a été marquée par la réapparition des barrages de contrôle dans la plupart des localités environnantes. Samir Leslous