L'offensive militaire lancée il y a maintenant 25 jours par les forces de l'ANP, dans le massif forestier de Yakourène, se poursuit toujours et risque de s'inscrire dans la durée puisque non seulement le dispositif déployé dans la région est toujours maintenu, mais aussi il ne cesse de se renforcer. Les bombardements qui ont repris dimanche passé, dans la matinée, ont baissé en intensité, hier, dans la journée, et les troupes terrestres ont considérablement avancé pour occuper une bonne partie du massif d'Akfadou, mais tout en maintenant, dans le massif de Yakourène, le bouclage des zones où se sont repliés les groupes armés encerclés, ou du moins ce qui en reste. Aucune information n'a jusque-là filtré sur d'éventuelles nouvelles éliminations de terroristes après les intenses bombardements qui ont duré toute la journée de dimanche dernier, mais, selon une source proche du dispositif en place, l'objectif de l'opération dépasse à présent celui de l'élimination de ce qui reste du groupe encerclé, dont d'ailleurs l'anéantissement est devenu quasi certain. Il s'agirait surtout, selon notre source, d'agir dans le cadre de la vaste opération militaire engagée dans plusieurs wilayas du centre et de l'est du pays, et dont la coordination est assurée par le général Gaïd Salah. Il s'agit plus pratiquement, explique encore notre source, de boucler tout le massif forestier qui s'étend de Yakourène jusqu'à Akfadou qui se prolonge jusqu'à la région de Jijel, pour ne laisser aucune chance aux groupes armés traqués du côté de Jijel de se replier dans les maquis de Kabylie, comme cela se faisait par le passé. Le déploiement massif des forces de sécurité semble donc être dicté par la question d'efficacité, voire d'obligation de résultat, dans l'intense lutte antiterroriste à laquelle avait appelé le président de la République le 5 juillet dernier. Mais curieusement, au moment où la lutte antiterroriste s'intensifie à travers tout le territoire national, particulièrement en Kabylie où l'opinion publique, qui ne voyait dans le déploiement des forces de sécurité à ses débuts qu'une nouvelle opération marketing, commence, ces dernières semaines, à croire chaque, jour un peu plus, à une volonté d'en finir avec le terrorisme, l'on assiste à un mouvement des plus inquiétants des groupes armés dans les zones où les forces de sécurité sont quasiment absentes. Avant et après le faux barrage dressé par un groupe d'une vingtaine de terroristes vendredi dernier sur la route de Drâa El-Mizan, de nombreux groupes font leur apparition et le plus récent remonte, selon une source sûre, à avant-hier dans la soirée. Notre source affirme que des citoyens ont aperçu un groupe d'une soixantaine d'hommes armés et habillés en tenues militaires, afghanes et de la police communale à Kantidja, un hameau non loin de Boumahni, dans la daïra de Drâa El-Mizan, réputée être l'un des plus importants fiefs du GSPC en Kabylie. Quelques jours auparavant, un groupe d'une vingtaine de terroristes a été signalé du côté de Aïn Zaouïa. D'autres groupes non moins importants ont été également signalés au cours de la semaine dernière à Ouacifs et Aïn El-Hammam et aussi à Irdjen, dans la daïra de Larbâa Nath Irathen. Selon des observateurs de la scène sécuritaire locale, les terroristes, qui n'ont plus les capacités de mener des opérations de diversion, en posant des bombes un peu partout, maintenant que les spécialistes en la matière sont arrêtés par la police, se contentent de multiplier leur apparition pour signifier encore leur présence. Samir LESLOUS