Bien que les bombardements se soient arrêtés depuis au moins trois jours, l'offensive militaire, lancée depuis maintenant une dizaine de jours dans le massif forestier d'Amejoudh, situé entre Maâtkas et Béni Zmenzer, se poursuit toujours, nous ont confirmé, hier, des sources proches de cette opération. Elle a tendance à s'inscrire dans la durée, mais sans pour autant livrer un quelconque bilan. Un état de fait qui n'est, à vrai dire, pas nouveau puisqu'une opération plus importante, à savoir celle menée durant un mois dans le massif forestier de Yakourène, s'est déroulée de la même manière. Plus l'étau se resserrait sur le groupe armé encerclé, plus le black-out se renforçait autour de cette opération qui s'est d'ailleurs achevée, tout en laissant sur leur faim les médias qui ont fait de ces opérations le “feuilleton” de l'été et aussi l'opinion publique qui attendait de jour en jour les résultats de cette lutte intensifiée contre le terrorisme comme l'a promis le président de la République dans son discours du 5 juillet dernier. Une situation qui a ouvert le terrain à la polémique sur le succès de ces opérations et surtout à la rumeur qui est devenue un véritable moyen de communication. Ainsi, pour dire que le déficit de communication qui entoure ces opérations est flagrant, mais cela ne cache en rien leur succès dès lors qu'on sait que, durant ces deux derniers mois, les groupes armés sont quotidiennement traqués dans toutes les localités de Kabylie où ils ont passé plusieurs années à se structurer sous le regard passif des citoyens et des services de sécurité. Il suffira d'une petite comparaison entre ce qu'était le terrorisme avant le début du mois de juillet et ce qu'il est devenu ces dernières semaines pour se convaincre des résultats de la lutte antiterroriste dans la région. Jusqu'à début juillet, c'étaient plutôt les bilans d'attentats, de morts et de blessés, particulièrement parmi les services de sécurité, qu'on ne cessait d'annoncer. L'attaque contre 7 gendarmes à Takhoukht, les attentats à la voiture piégée contre le commissariat de Mekla et la caserne de la BMPJ à Draâ Ben Khedda, puis celui de la gare routière de Tizi Ouzou et d'autres encore sont là pour nous rappeler la férocité, bien qu'éphémère, des groupes armés. Depuis juillet, ce sont chaque jour des éliminations de terroristes, parfois en nombre impressionnant, qui remplissent les colonnes des journaux. L'élimination de quatre terroristes lors de l'attaque de la brigade de gendarmerie de Yakourène, la capture de pas moins de vingt autres éléments du GSPC lors de l'opération de ratissage qui s'en est suivie, puis le démantèlement d'un groupe important à Draâ El-Mizan, à savoir celui qui a perpétré l'attentat de la gare routière et l'assassinat du défunt président d'APW, et tout récemment l'élimination à Iboudrarène du cerveau des attentats du 11 avril à Alger sont autant de faits qui témoignent du succès de la lutte antiterroriste et des revers subis par le GSPC dans cette région où la menace terroriste n'est pas, toutefois, à sou-estimer. Samir Leslous