Dès l'apparition de cas de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne, un dispositif d'alerte a été mis en place aux frontières. Au lendemain de la confirmation de l'apparition des cas de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne, le ministère de l'Agriculture a envoyé une instruction à l'ensemble des postes frontières vétérinaires. La tutelle leur a annoncé la présence de cette maladie en les incitant à redoubler de vigilance. En fait, suite à l'avènement de la vache folle en Angleterre en 1989, l'Algérie n'a pas importé depuis ni d'animaux sensibles à la fièvre aphteuse, soit bovins ou ovins, ni de viandes ovine ou bovine. Ces contrôleurs vétérinaires sont tenus, conformément à cette instruction, d'informer le ministère avant l'introduction sur le territoire national de tout autre produit tel que les conserves… en provenance de ce pays. Une chose est certaine, l'Algérie fait partie de l'Organisation mondiale de la santé animale. En tant que membre actif de cette instance, la tutelle reçoit régulièrement des informations sur l'évolution de cette maladie en Angleterre. Ce pays affirme maîtriser la situation, car il demeure échaudé et garde en mémoire l'épidémie qui lui a valu l'abattage de 6,5 millions de bovins à cause de la fièvre aphteuse et l'indemnisation des éleveurs à hauteur de 12 milliards de dollars. Dans ce pays, en outre, le mouvement de ces animaux à l'intérieur ou à l'exportation est interdit afin d'éviter la propagation de la maladie. “En Algérie, aucun cas de fièvre aphteuse n'est signalé”, rassurera le Dr Ali Abda, sous-directeur chargé du contrôle sanitaire et de l'hygiène alimentaire. Mais la vigilance reste, selon lui, de mise. Le contrôle aux frontières se fait ainsi suivant trois étapes. La première consiste en la vérification des différents documents exigés par la réglementation algérienne. Ainsi, un certificat sanitaire est établi d'un commun accord entre le service vétérinaire officiel de l'Algérie et celui du pays fournisseur. Il est, également, exigé les bulletins d'analyses (microbiologiques, la radioactivité et autres…), fait obligatoirement par des laboratoires d'Etat et contresignés par des services officiels. La seconde étape est beaucoup plus physique. Sur les containers, il est vérifié d'abord le numéro de celui-ci et celui du scellé qui doivent être inscrits aussi sur le certificat sanitaire. Les vétérinaires contrôleront également la température durant toute la période de transport. Ils auront à vérifier s'il n'y a pas eu rupture de la chaîne de froid. Puis, vient ensuite le contrôle de la marchandise elle-même, notamment de l'étiquetage et de la qualité sanitaire du produit. Viande congelée : Le marché sera suffisamment approvisionné au cours du mois de Ramadhan Pour la troisième étape, une prise d'échantillon est effectuée pour des analyses au laboratoire qui est l'Institut national de médecine vétérinaire. Si toutes ces conditions sont remplies et que les trois étapes sont franchies avec succès, le certificat de mise à la consommation, exigé par l'administration douanière pour dédouaner la marchandise, est aussitôt établi. Et dans le cas où les résultats des analyses sont mauvais, le refus d'introduction sur le territoire national est systématiquement signifié au propriétaire de la marchandise. Il faut noter que c'est la procédure suivie à l'échelle internationale dans le but de sécuriser au mieux le consommateur. Par ailleurs, l'Algérie continue d'importer de la viande congelée à partir des pays grands producteurs comme le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et la Nouvelle-Zélande. À ce propos, il a été importé 50 000 tonnes de viandes bovines congelées et 7 000 tonnes de viandes ovines en 2006. Les importateurs commencent, soulignera le Dr Abda, à se professionnaliser. Des quantités importantes de la viande congelée sont d'ores et déjà arrivées en Algérie en prévision du mois de Ramadhan. Les opérateurs ont, donc, anticipé pour approvisionner en quantités suffisantes le marché national d'autant plus que la viande congelée peut être conservée pendant 18 mois sans qu'elle soit détériorée. “Le marché sera suffisamment approvisionné pendant le mois sacré”, affirmera ce responsable. Ce qui normalement ferait baisser les prix durant le mois de jeûne. Quant à la viande fraîche, le sous-directeur avouera que celle produite localement est concurrentielle par rapport à celle importée. Par conséquent, peu de quantités importées. Badreddine KHRIS