Huit militaires marocains de différents grades, soupçonnés d'avoir transmis des documents secrets à des journalistes, ont été condamnés mardi à des peines allant de six mois à cinq de prison ferme, a-t-on indiqué de source judiciaire. Le capitaine Mohammed Maaji, maître-chien, qui a reconnu avoir transmis des documents confidentiels à Abderrahim Ariri, directeur de l'hebdomadaire Al Watan al An, et au journaliste Mustapha Hormat Allah, a écopé de 5 ans de prison et de 10 000 dirhams (900 euros) d'amende pour “violation du secret militaire et atteinte à la sûreté extérieure du pays”. Il a expliqué son geste par le dépit de “ne pas voir son travail reconnu par ses supérieurs et à cause de problèmes psychiques”. Son avocat a demandé que son cas soit dissocié afin qu'il soit examiné par des psychiatres, mais le tribunal militaire a refusé. L'ex-adjudant-chef du 5e bureau (sécurité militaire), Hassan Bassine, a été condamné à la même peine. Il a affirmé qu'il “donnait de faux documents aux journalistes pour tenter de récupérer de vraies informations. Cela faisait partie de mon travail”. Les six autres prévenus, dont trois colonels, ont reconnu avoir des contacts avec des journalistes mais ont assuré ne leur avoir jamais donné une information confidentielle. Quatre ont été condamnés à deux ans de prison et les deux autres à six mois avec sursis. Le même jour, le tribunal correctionnel de Casablanca a mis en délibéré au 15 août son jugement contre deux journalistes marocains de l'hebdomadaire Al Watan Al An poursuivis pour publication de “documents confidentiels” concernant la lutte antiterroriste. Abderrahim Ariri, en liberté provisoire, et Mustapha Hormat Allah, qui comparaissait détenu, sont poursuivis pour “recel de documents obtenus à l'aide d'une infraction” après la publication, le 14 juillet par Al Watan Al An, d'un dossier intitulé “Les rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc”. R. I./Agences