Ce qui vient de se passer dans une plage de Mostaganem nous renvoie, malheureusement, à une époque révolue. D'abord, sur le plan de la communication, les services concernés auraient dû rendre publique l'information le jour même. Lorsque l'art du démenti est érigé en stratégie de communication, faut-il s'étonner de voir se propager toutes sortes de spéculations les plus fantaisistes au sein de l'opinion publique surtout quand il s'agit de phénomènes naturels ? S'il est clair que les pouvoirs publics doivent faire preuve de calme et de sérénité pour ne pas semer la panique au sein de la population, il n'en reste pas moins qu'ils sont aussi et surtout tenus d'expliquer les causes, les conséquences de tel ou tel phénomène ainsi que les moyens d'y faire face. Ce qui vient de se passer dans une plage de Mostaganem nous renvoie, malheureusement, à une époque révolue. D'abord, sur le plan de la communication, les services concernés auraient dû rendre publique l'information le jour même. Le drame des douze disparus emportés par une immense vague devait être signalé et expliqué pour ne pas laisser toute une population emportée par les vents de la rumeur. Ainsi, le fait de le dissimuler a considérablement amplifié l'événement alors qu'il aurait pu être traité dans sa véritable dimension. Ensuite, l'Algérie subit, aujourd'hui, de plein fouet, les conséquences du changement climatique, du réchauffement, en l'occurrence sans oublier le fait que le pays est classé dans une zone de forte sismicité. De ce fait, il apparaît nécessaire, voire urgent, de mettre en place une politique de prévention qui passerait d'abord par une sensibilisation des Algériens sur la meilleure façon de se comporter face aux catastrophes naturelles. Lancés au lendemain du séisme du 21 mai 2003, les exercices antisismiques ont été subitement abandonnés. Le Craag a appelé récemment les pouvoirs publics à consolider des maisons construites à partir des années 1980 pour réduire leur état de vulnérabilité face à d'éventuels séismes à l'avenir d'autant que les secousses sismiques sont de plus en plus fréquentes ces derniers mois. Mais les catastrophes naturelles ne se résument pas seulement au tremblement de terre. Les inondations, même si elles n'étaient pas de la même intensité comme ce fut le cas à Bab El-Oued en 2001, se sont multipliées ces dernières années et ont touché même des villes des Hauts-Plateaux et du sud du pays. Une chose est cependant sûre. Si l'on ne peut pas prédire les catastrophes naturelles, on peut, en revanche, songer dès à présent à prévenir leurs effets sur la population et préparer cette dernière à mieux affronter les drames à venir. Gouverner, c'est prévoir. S. T.