La stratégie américaine en Irak, révisée en janvier par le président George W. Bush avec l'envoi de 30 000 militaires en renfort, semble destinée à l'échec, préviennent des parlementaires britanniques dans un rapport publié hier. “Il est trop tôt pour fournir une évaluation définitive” de la nouvelle stratégie américaine, “mais elle ne paraît pas devoir réussir”, conclut le Comité aux Affaires étrangères de la chambre des Communes. “Nous pensons que le succès de cette stratégie dépendra au final de la capacité ou non des hommes politiques irakiens à s'accorder sur un certain nombre de questions clés”, ajoute-t-il. Le Comité a appelé le gouvernement britannique à faire connaître les mesures qu'il entendait mettre en œuvre pour faciliter la réconciliation politique entre chiites, Kurdes et sunnites en Irak, et à fournir les preuves du soutien de l'Iran aux insurgés dans le sud irakien. Le Premier ministre Gordon Brown, qui a jusqu'à présent rejeté l'éventualité d'un retrait de l'armée britannique tant que les forces irakiennes ne seraient pas en mesure d'assumer ses tâches, devrait dévoiler ses intentions devant le Parlement en octobre. La presse anticipe que M. Brown, qui attend encore le résultat d'un rapport américain sur la situation en Irak, annoncera alors le retour progressif au pays des 5 500 hommes encore déployés près de la ville portuaire de Bassorah. Le chef du contingent américain en Irak, le général David Petraeus, et l'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Ryan Crocker, doivent faire le point sur la stratégie américaine en Irak d'ici mi-septembre devant le Congrès. Le Comité se montre aussi très critique de la gestion par les Occidentaux du conflit israélo-palestinien. Il estime que la chute mi-juin du gouvernement d'union nationale entre le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas a été précipitée par le boycott économique imposé après l'arrivée au pouvoir fin mars 2006 du Hamas. Il appelle le nouveau représentant du Quartette pour le Proche-Orient, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, à ouvrir le dialogue avec les “éléments modérés” du Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza le 15 juin après avoir défait les forces de sécurité du Fatah. R. I./Agences