Le juge par qui le scandale a éclaté a préféré s'absenter. Très attendu, car médiatisé, le procès “des 1100 milliards de centimes de dommages et intérêts”, qui devait se tenir jeudi dernier devant le tribunal criminel de Blida, n'a pas eu lieu, en fin de compte. Constatant l'absence d'un témoin-clé dans l'affaire, la cour, après une courte délibération, a décidé de reporter le procès au 31 octobre prochain. Il est clair, en effet, que la présence du magistrat par qui le scandale a éclaté est plus qu'indispensable. C'est ce magistrat qui a déclaré que la décision de l'octroi de 1100 milliards de centimes de dommages et intérêts à feu Bellahcène, a été prise sans qu'il y ait délibération des trois magistrats du tribunal commercial d'Alger. Son absence a d'ailleurs étonné plus d'un, puisque, c'est suite à ses seules révélations qu'il y eu l'arrestation d'un magistrat et de l'expert désigné par la justice. Quoique inculpé lui aussi, le président du tribunal commercial, a bénéficié de la liberté provisoire qui lui a été accordée de nouveau, jeudi dernier. La pléiade d'avocats qui avait aiguisé ses armes pour détruire les thèses de l'accusation, a dû se résigner au report. Les avocats de l'expert ne comprennent pas l'inculpation de leur client qui n'a fait que donner un avis quant à l'estimation des pertes subies par la partie civile. L'expert, aujourd'hui inculpé, a en effet réalisé une étude où il évalue les droits qui reviennent à l'entrepreneur en conflit avec Sonatrach, à 8 milliards de dinars. Il prend en considération pour cela les rapports de l'Office national des statistiques, relatifs à la dévaluation du dinar. Il faut noter aussi l'existence d'une expertise réalisée à la demande de feu Belahcène, par un expert français de renom. Selon les documents qui lui ont été fournis, l'expert français a évalué le préjudice à plus de 116 milliards de dinars. Une autre expertise finalisée cette fois en 1989 par le cabinet Khalef, évalue le vol à 150 millions de dinars. Ce qui amène certains avocats à déclarer que le montant des préjudices ne pouvait que suivre à la hausse la dévaluation du dinar. S. I.