Après une cavale de plusieurs mois et un procès renvoyé à plusieurs reprises, la cour de Blida a rendu hier son verdict dans l'affaire des vrais faux bons de caisse d'El Khalifa Bank. Ainsi, Lamali Abdelaziz, commerçant, déjà condamné à 5 ans de prison dans l'affaire du whisky frelaté, ainsi que l'ex-directeur de l'agence Khalifa de Chéraga, contre lequel une peine de 10 ans de réclusion criminelle a été retenue dans l'affaire d'El Khalifa Bank, ont été condamnés respectivement à 3 et 2 ans de prison ferme pour faux, usage de faux et escroquerie. Le parquet avait demandé des peines de 4 ans de prison ferme contre Lamali et 2 ans contre Mir Omar. La plainte a été déposée par Medrar Karim, un des associés de Lamali Abdelaziz. En première instance, qui a eu lieu le 19 novembre 2006, le tribunal de Chéraga a relaxé Mir Omar et condamné par défaut Abdelaziz Lamali à 3 ans de prison ferme avec mandat de dépôt à l'audience, et le paiement d'une amende de 340 millions de dinars comme dommages et intérêts au profit de Medrar Karim. Le parquet et le plaignant ont fait opposition et l'affaire n'a pu être jugée, en l'absence de Mir Omar, concerné par le procès Khalifa, et de Lamali Abdelaziz, en fuite. Il s'est constitué prisonnier à la veille du jugement. A signaler que son affaire liée à l'importation du whisky frelaté, ayant éclaté en 2004, est actuellement pendante au niveau de la Cour suprême, après qu'il ait introduit un pourvoi en cassation. Il avait été condamné en première instance à 5 ans de prison ferme, tandis que son prête-nom, Billal Bachir, a écopé d'un an de prison ferme. Cette condamnation a été confirmée en appel par la cour d'Alger. Le scandale concerne une importation de 40 containers de whisky frelaté, ayant servi au transfert d'une somme de plus 4,3 millions d'euros vers un compte d'un particulier, domicilié à Monaco, via El Khalifa Bank. La marchandise, après avoir fait le tour des ports européens et transité par Malte, a atterri au port d'Alger où elle est restée en situation d'abandon sur les quais jusqu'à ce que les services des douanes décident d'ouvrir les containers, vers la fin de l'année 2002. Le scandale a fait la Une de toute la presse nationale alors que l'enquête a pris plus d'une année pour débusquer le vrai propriétaire. Le registre de commerce avec lequel ce produit impropre à la consommation a été importé appartient à un chômeur qui réside au douar Ladjouab à Médéa. La surprise a été la décision de la chambre d'accusation qui a requalifié les faits, au début, relevant de la criminelle, pour ne retenir que des délits correctionnels. Ainsi, l'importateur, Abdelaziz Lamali, a été condamné à une peine de 5 ans de prison ferme assortie de deux amendes, l'une d'un montant de 1,212 milliard de dinars (121 milliards de centimes) et l'autre de plus de 695 millions de dinars qu'il doit payer solidairement avec Bachir Billal, son prête-nom. Cette affaire n'a pas levé de nombreuses zones d'ombre, dans la mesure où la question liée au transfert illicite de 5 millions d'euros, montant de la transaction vers un compte privé domicilié à Monaco, via El Khalifa Bank, n'a pas été abordée.