Des parlementaires viennent d'interpeller le gouvernement de Gordon Brown sur les menaces ciblant l'exercice du culte non musulman en Algérie. Bill Rammel a-t-il interpellé son homologue Abdelkader Messahel sur les menaces ciblant l'exercice du culte non musulman en Algérie, au cours de son séjour à Alger, la semaine dernière, dans le cadre de la tenue de la troisième session du comité mixte algéro-britannique ? Si officiellement, cette question très délicate n'était pas à l'ordre du jour de la réunion, certains éléments d'information laissent penser qu'elle a été abordée par le ministre d'Etat britannique pour les Affaires étrangères et le Commonwealth. Et pour cause, le 25 novembre dernier — jour de l'arrivée de M. Rammel à Alger —, son collègue du Foreign Office, Lord Malloch-Brown, était présent à la Chambre des Lords à Londres pour répondre au souci exprimé par des parlementaires sur les restrictions imposées par la législation algérienne à la pratique de cultes non musulmans et l'injonction verbale ou écrite faite à des églises protestantes de fermer leurs portes. Dans sa réponse, le ministre a révélé que M. Rammel “espérait pouvoir soulever cette question au cours de ses entretiens avec ses homologues algériens”. Par ailleurs, il a indiqué que Andrew Henderson, ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, a posé le problème à notre ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, le 27 juillet dernier. “Nous continuerons à accorder une attention particulière au durcissement des lois religieuses en Algérie et nous ferons en sorte de soulever auprès du gouvernement algérien les cas individuels qui se présentent”, a promis Lord Malloch-Brown, affirmant en outre que des responsables du Foreign Office ont eu une importante réunion le 22 juillet dernier avec les représentants d'organisations religieuses — protestantes notamment — préoccupés par les atteintes à la liberté de croyance en Algérie et partout ailleurs dans le monde. Le 6 novembre dernier, Bill Rammel était lui-même confronté aux questionnements de membres du Parlement qui voulaient s'informer sur le contenu d'entretiens éventuels qu'il aurait eus avec des représentants du gouvernement algérien autour des pressions exercées sur la communauté chrétienne dans le pays et savoir s'il allait rendre publique une déclaration sur le sujet. M. Rammel a souligné que ni lui ni le patron du Foreign Office, David Miliband, n'ont évoqué la question avec les autorités algériennes. Cependant, il a révélé détenir des rapports en provenance d'Algérie portant sur la fermeture d'églises non autorisées et la détention de chrétiens accusés d'évangélisation. À ce propos, il a signalé que la question des libertés religieuses en Algérie a été soulevée au cours de la session de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU, en avril dernier, et à laquelle un représentant du Royaume-Uni a pris part. Par ailleurs, M. Rammel a expliqué aux parlementaires que le respect des libertés religieuses est un chapitre de l'Accord d'association que l'Algérie a conclu avec l'Union européenne et que celle-ci continuera à agir en vue de leur protection. Les parlementaires britanniques ont interpellé leur gouvernement sur le sort de la communauté chrétienne en Algérie pour la première fois le 1er juillet dernier. Ils ont rendu publique une motion condamnant tout particulièrement la détention abusive de Habiba Kouider, arrêtée en possession de plusieurs copies de la Bible et accusée d'évangélisation. Les députés avaient proposé que cette affaire ainsi que d'autres cas d'intimidation de chrétiens soient inscrits à l'ordre du jour du Sommet de Paris sur la création de l'Union pour la Méditerranée qui a lieu le 13 juillet dernier. S. L.-K.