La police égyptienne a arrêté 16 cadres des Frères musulmans, dont deux hauts responsables de la confrérie islamiste, Essam El-Aryane et Mahmoud Hussein. Ils ont été interpellés dans la soirée de vendredi alors qu'ils étaient réunis au domicile de l'un d'entre eux, à Guizèh, un quartier du Caire. Les Frères musulmans sont officiellement interdits en tant que parti politique, mais tolérés dans les faits. C'est la principale force d'opposition en Egypte, ils détiennent un cinquième des sièges au Parlement. Ils font l'objet de traques policières sans discontinuité et l'étau policier se resserre aujourd'hui autour de ses principaux dirigeants. Essam El-Aryane est l'un des dix membres du bureau politique des FM et Mahmoud Hussein un des dix membres de son conseil de l'orientation, l'autre instance dirigeante de la confrérie. Présentés hier devant un procureur avec les 14 autres personnes arrêtées, ils sont accusés d'appartenance à une organisation illégale, de possession de documents illégaux et d'avoir tenu une réunion visant à planifier les activités d'une organisation illégale. Les Frères musulmans, qui publient la liste des personnes interpellées sur leur site internet, affirment qu'il s'agissait d'une réunion de routine. Essam El-Aryane, un médecin, porte-parole de la confrérie, avait été arrêté plusieurs mois en 2005 et 2006. Considéré comme un chef de file de la nouvelle génération de l'organisation, il s'était vu interdire la veille de son arrestation de se rendre à Istanbul, en Turquie, dans le cadre d'un voyage organisé par le syndicat des médecins, contrôlé par les Frères musulmans. Cible d'opérations policières, les Frères musulmans ont réalisé une percée historique lors des législatives de novembre-décembre 2005. Sous l'étiquette d'indépendants, ils ont remporté 88 des 454 sièges du Parlement, malgré les interdits, la répression et les intimidations de Moubarak. D. B.