L'offensive militaire lancée depuis jeudi dernier dans le massif forestier d'Amejoudh, situé entre les deux localités de Maâtkas et Béni Zmenzer, dans la wilaya de Tizi Ouzou, s'est poursuivie hier pour sa cinquième journée, mais avec un bilan de perte dans les rangs des forces de sécurité. En effet, trois militaires ont été tués, alors que quatre autres soldats ainsi que deux gardes communaux, relevant des deux détachements de Béni Douala et de Béni Zmenzer, ont été grièvement blessés avant-hier, dimanche, dans l'après-midi, a-t-on appris hier de sources proches de l'opération. Les victimes étaient à bord de leur véhicule militaire, qui a emprunté une piste menant de Béni Zmenzer vers le maquis d'Amejoudh, lorsqu'il sauta sur une mine antipersonnel placée par les terroristes. Les blessés, dans un état grave, furent immédiatement évacués vers l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, alors que les corps des trois militaires tués ont été acheminés vers la morgue. Ceci, au moment où l'offensive militaire ne cesse de s'intensifier sous les yeux des citoyens des localités avoisinantes qui se sont vu encore hier obligés de quitter leur lit tôt dans la matinée à cause du bruit assourdissant des frappes aériennes et terrestres des forces de l'ANP, déployées d'une manière impressionnante dans toute cette région qui s'étend de Maâtkas jusqu'à Béni Zmenzer et de Tirmitine et Tassadort jusqu'à Souk El-Tenine. Durant toute la journée d'hier, les hélicoptères de combat n'ont pas cessé de survoler la ville de Tizi Ouzou avant de se diriger vers le maquis d'Amejoudh où les bombes sont larguées telle une pluie torrentielle. Les bombardements aériens se sont intensifiés davantage dans l'après-midi alors qu'au sol, l'artillerie lourde est entrée en action et les troupes avancent en une boucle qui ne cesse de se resserrer sur l'endroit où le groupe armé du GSPC est encerclé depuis le début de l'opération. Les tirs des militaires ciblaient, en plus des endroits où se sont retranchés les terroristes encerclés, les mines antipersonnel, repérées à l'aide de moyens technologiques sophistiqués, donnant lieu à des explosions qui s'entendaient à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde accompagnées, sur les lieux, de gros champignons de fumée noire. C'est un véritable décor de guerre auquel assistent les citoyens de la région à la fois soulagés de voir les groupes armés, qui ont semé la peur dans leur région enfin traqués, et inquiets de voir leurs oliviers disparaître un derrière l'autre. Mais entre l'olivier et la sécurité, la population locale semble bien avoir tranché. “L'essentiel est que nous ne perdions pas nos oliviers pour qu'on nous dise à la fin que les terroristes ont pu prendre la fuite”, nous diront des citoyens de la région. Selon des sources généralement bien informées, des éléments du groupe armé encerclé à Amejoudh ont tenté, avant-hier, soit dimanche dans la soirée, de passer à travers les mailles de l'ANP du côté de Bouhinoun, mais se sont heurtés aux tirs nourris, à l'arme automatique des militaires postés dans cet endroit. Selon notre source, des traces de sang ont été retrouvées hier matin dans le même endroit, et les terroristes ont abandonné leurs armes que l'armée a pu récupérer. Ce qui laisse croire que certains de ces terroristes ont été blessés. Il est à noter qu'au moment où l'offensive d'Amejoudh ne cesse de s'intensifier et de nouvelles unités de l'ANP de se diriger vers le lieu de l'opération, à Yakourène, l'armée a plié bagage et commençait à se retirer de cette région. Selon des sources généralement crédibles, le reste de la soixantaine de terroristes encerclés depuis le 13 juillet dernier a pu prendre la fuite du côté de Béni Ksila. Pour confirmer cette information, notre source expliquera que le fils de Ali Benhadj, dont la présence a été signalée parmi le groupe encerclé à Yakourène, vient encore une fois d'être signalé parmi le groupe encerclé à Amejoudh. SAMIR LESLOUS