Après d'intenses bombardements qui auront duré plus d'une quinzaine de jours, les troupes de l'ANP, déployées tout autour du maquis d'Amejoudh, situé entre Maâtkas et Béni Zmenzer, ont décidé de passer à une étape aussi importante que décisive et qui consiste à investir ce massif forestier où un important groupe terroriste demeure toujours encerclé. C'est sans doute cette nouvelle étape qui explique la suspension, hier, et aussi durant plusieurs jours auparavant, des bombardements qui avaient repris d'une manière très intense la veille et aussi la mobilisation de nouvelles troupes en renfort ces dernières 48 heures. Selon nos sources, les troupes qui ont quadrillé un vaste périmètre de ce massif depuis le début de l'opération ont commencé à avancer lentement, mais sûrement en boucle vers le cœur du massif. Cette étape allait être entamée, à vrai dire, au lendemain du lancement de l'offensive, mais les troupes militaires n'ont pas tardé à se rendre compte qu'elles avançaient sur un véritable champ de mines antipersonnel, qui a d'ailleurs causé la mort de trois militaires et d'un garde communal, ainsi que d'autres blessés. Elles étaient contraintes de reprendre leurs positions initiales le temps que l'opération de déminage soit achevée. Et en raison du relief et de la densité de la forêt d'Amejoudh, cette opération de déminage a duré plusieurs jours et nécessité la mobilisation d'un nouveau matériel équipé d'infrarouge pour détecter toutes ces mines dissimulées ici et là dans le massif, avant de procéder à leur destruction, parfois avec des tirs de roquettes à partir des hélicoptères de combat. Les habitants des localités avoisinantes, particulièrement ceux de Maâtkas et Béni Zmenzer, puisque ce sont les plus proches, ont entendu plusieurs jours durant des explosions à faire crever les tympans et vu de loin la montée, juste après, de champignons de fumée noire souvent accompagnée de feux de forêt qui ont détruit, faut-il encore le rappeler, plusieurs centaines d'oliviers. Cependant, les troupes au sol assuraient le bouclage de tout le massif et guettaient le moindre mouvement du groupe terroriste encerclé et dont le nombre est estimé, selon des sources proches de l'opération, à une vingtaine d'éléments du GSPC, chargés de planifier une série d'attentats spectaculaires durant le mois sacré de Ramadhan qui débutera la mi-septembre prochaine. L'avancée des troupes militaires dans le massif forestier d'Amejoudh laisse présager un assaut qui ne laissera assurément pas beaucoup de chances au groupe encerclé pour fuir. Un groupe qui ne semble pas, à vrai dire, manquer d'audace puisqu'en dépit de l'importance du dispositif mis en place, il a, à plusieurs reprises, tenté de percer le “mur” dressé autour d'eux. Depuis le début de l'opération, au moins deux tentatives ont été effectuées qui se sont à chaque fois soldées par un échec. La première tentative a été effectuée au lendemain du lancement de l'offensive, du côté de Bouhinoun, à quelques kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, mais les éléments du GSPC n'ont pas tardé à s'accrocher avec les soldats de l'ANP qui les ont repoussés vers Ighzer Ouguergour. Le lendemain, des armes et des traces de sang ont été retrouvées sur les lieux. La seconde tentative de fuir les mailles de l'ANP remonte à mardi dernier, tôt dans la matinée. C'était cette fois du côté d'Iarafen, dans le versant sud du massif d'Amejoudh. Un violent accrochage s'en est suivi et les terroristes se sont encore une fois repliés dans le cœur du massif. Mais, il serait utile de souligner que cette opération dite d'Amejoudh se poursuit toujours en s'intensifiant, et d'importants groupes terroristes sont signalés dans d'autres localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Après les Ouacifs, Irdjen et Draâ El-Mizan, c'était, il y a quelques jours, dans la localité de Bouzeguène qu'un groupe important a été aperçu par des citoyens. Samir Leslous